*Communiqué de presse de l’UJFP*

L’UJFP, Union Juive Française pour la Paix, dénonce la collusion du CRIF, prétendument représentatif des Juifs de France, avec la
politique la plus réactionnaire qui soit du gouvernement actuel,
en conviant comme invité d’honneur à son dîner annuel, le
ministre de l’immigration et de l’identité nationale Éric Besson
dont le ministère, celui de la rafle et de la honte, nous
rappelle tragiquement, à nous Juifs démocrates, son prédécesseur
: le Commissariat aux Questions Juives de Vichy.

Et cela au lendemain de la journée mondiale de l’Holocauste du
27 Janvier.

Nous exprimons notre indignation pour ce soutien sans réserve à
la pire des politiques que nous ayons connue depuis la
Libération, cette politique raciste et xénophobe qui encourage
l’islamophobie, la stigmatisation d’une partie de la population,
généralise les contrôles d’identité illégaux au faciès, les
rafles massives des sans-papiers, demandeurs d’asile,
criminalise la solidarité à leur égard (souvenons nous des
Justes qui nous ont cachés).

Nous exprimons notre indignation pour ce soutien à cette
politique d’enfermement des sans-papiers et demandeurs d’asile
dans les Centres de Rétention Administratifs (CRA) souvent avec
leurs enfants, leurs expulsions ensuite.

Pour la seule année 2009, près de 30 000 expulsions ont été
effectuées.

Nous dénonçons la complicité du CRIF avec cette politique
totalement décomplexée, impulsée par Nicolas Sarkozy, qui
pratique un racisme d’ État jamais égalé à travers le « Grand
débat » sur l’identité nationale dont le seul objectif est
d’inscrire l’immigration comme un « problème » pour la France et
les français dans leur être même, en utilisant sans vergogne la
technique déjà éprouvée du « bouc émissaire » afin de dresser
les gens les uns contre les autres, les détourner de leurs
problèmes quotidiens.

Il n’appartient pas à ceux qui ont été persécutés et discriminés
sous le gouvernement de Pétain de cautionner, 65 ans après, une
politique de discrimination et d’expulsions massives pareille à
celle mise en place à leur encontre à l’époque même, si la
destination finale n’est pas comparable.

Nous refusons le développement d’une société profondément
raciste et ségrégative à l’égard de ceux que le débat sur
l’identité nationale exclut d’avance de ce « nous » républicain
(européen) réduit à un Occident judéo-chrétien.

Nous dénions au CRIF cette prétention à nous représenter dans
cette compromission honteuse, cette fuite en avant irresponsable.

Lyon le 26 Janvier 2010