De Gaza
Nos vacances à Gaza
Ziad Medoukh
Dimanche 4 août 2013
La situation difficile vécue par plus de 1,7 millions de Palestiniens de Gaza touche tous les domaines de leur vie sous blocus et sous menaces israéliennes permanentes.
Au début de chaque été, les Gazaouis s’interrogent, ils se posent toujours la même question : où peut-on passer les vacances cette année ?
Cette question est posée depuis l’an 2000 avec la fermeture de frontières et notamment en 2006 avec le blocus illégal imposé par les forces de l’occupation israélienne contre les habitants de la bande de Gaza. Le déplacement des Gazaouis vers la Cisjordanie et vers l’étranger est quasi impossible pour la plupart d’entre eux.
C’est vrai que les habitants de Gaza ont d’autres préoccupations, mais ils ont aussi le droit de passer quelques moments de détente pendant leur mois de vacances scolaires d’été.
Cet été 2013, la situation est devenue de plus en plus dure avec la fermeture du passage de Rafah côté égyptien qui a empêché les Gazaouis de passer leurs vacances en Egypte ou dans d’autres pays.
En général, ils ne profitent pas de leur mois de congé, ils sont obligés de rester enfermés dans leur prison à ciel ouvert.
Pour la majorité de ces habitants, la plage de Gaza restera le seul endroit pour eux où passer quelques heures par jour afin d’oublier les difficultés quotidiennes.
En fait, la plage attire les familles, les jeunes et les habitants de toute la bande de Gaza qui viennent y passer des heures. Ils fuient la chaleur et les coupures d’électricité, et oublient le stress d’une année de travail ou d’étude.
Dans cette région sous blocus, il n’y a pas d’autres endroits ni d’autres lieux touristiques et historiques. Et de plus, les villages situés à la campagne au sud et au nord de la bande de Gaza, sont proches des zones tampons imposées et contrôlées par l’armée israélienne qui peut tirer à tout moment sur les habitants.
Pendant leurs vacances scolaires, les enfants de Gaza n’ont pas de vrais clubs ni de structures éducatives. A part quelques associations qui s’occupent d’eux et quelques bibliothèques publiques, ils passent leur temps soit à jouer devant leurs maisons et dans des quartiers souvent surpeuplés, soit à accompagner leur famille sur la plage où se déroulent souvent les colonies de vacances et les camps d’été organisés pour eux.
Les plus grands qui souffrent du chômage et de l’absence de perspectives, passent leur temps, soit dans les cafés ou devant leurs maisons, à échanger sur un avenir sombre pour eux, soit ils se retrouvent nombreux sur la plage.
Avec le blocus, et les coupures d’électricité permanentes, les familles ont annulé les visites familiales et préfèrent passer beaucoup de leurs journées sur la plage de Gaza.
Même l’accès à ce seul endroit de loisir est quelquefois difficile, avec la présence de la marine israélienne, avec les difficultés économiques qui empêchent beaucoup de gens de se rendre en ce seul lieu de respiration, sans oublier les problèmes sanitaires sur la plage.
On ne peut pas oublier que le tourisme interne n’est pas développé dans la bande de Gaza et que l’accès aux quelques sites et lieux touristiques en Cisjordanie est presque impossible pour les Gazaouis depuis 2000, donc l’orientation vers la plage de Gaza restera le seul choix.
Heureusement que la mer existe dans la bande de Gaza, sinon les habitants étoufferaient.
Les Gazaouis espèrent et espèrent : ils espèrent une ouverture, ils espèrent vivre une vie normale, ils espèrent la fin du blocus, ils espèrent passer leurs vacances comme les autres, et ils espèrent la liberté et la paix.
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