Le régime d’Assad vient de massacrer des centaines de civils à Damas en utilisant des armes chimiques.
L’UJFP dénonce ce crime qui relève, par la nature des armes employées, de la notion du crime contre l’Humanité et tient à exprimer sa solidarité au peuple syrien victime de cette barbarie.
Le Bureau National de l’UJFP
Un peu plus de 1000 civils des faubourgs est et ouest de Damas (al-Ghota) ne se sont pas réveillés le matin du 21 août 2013. Ils ont été fauchés dans leur sommeil par des missiles portant des têtes chimiques (probablement le gaz sarin avec un cocktail de pesticides). Au moins 10 sites ont été touchés.
Des secouristes civils et combattants ont péri à leur tour en venant à l’aide au petit matin.
On estime que 3600 malades ont pris d’assaut les quelques points de fortune de soins médicaux et autres hôpitaux de terrain. Des moyens médicaux pour lutter contre la mort dans ces zones assiégés par le régime depuis plus d’un an : de l’eau et de l’oignon !!
Le bilan à ce jour de ce massacre collectif est 1821 dont la moitié sont des enfants !
Croyez-vous qu’on a laissé à ces victimes au moins leur dignité de morts ?
Aussi tôt une polémique éclate.
Assad nie toute implication dans ce massacre et accuse l’opposition : les combattants, qualifiés de terroristes, djihadistes et autres ‘horreurs’, seraient fatigués et auraient voulu forcer la main aux grandes puissances pour agir contre le régime de la résistance face à l’impérialisme américain et Israël.
Les médias en Occident, on n’est pas à une contradiction près, reprennent l’explication suivante : le régime a contre-attaqué au sud de Damas un commando américano-israélien.
Visiblement le régime a perdu le nord. Il n’a pas bombardé le sud de Damas mais l’est et l’ouest !!
Comprenne qui pourra !!
Le monde libre et démocratique, lui ne se laisse pas piéger. Il a besoin de preuves tangibles, scientifiques et vérifiables jusqu’au dernier souffle du dernier syrien vivant en sursis !!
On est donc prudent : pas de déclaration hâtive. A l’ère des satellites et autres technologies d’espionnage où chaque centimètre de la planète est scruté, « On suppose que des victimes à l’arme chimique.. » « Les prétendues frappes chimiques.. » « On accuserait le régime de.. ». J’ai entendu moi-même un journaliste à France Inter parler de « présumée attaque… » !
Les Syriens eux n’ont pas besoin de technologie pour le savoir : ils sont morts, agonisants, souffrants ou ont vu mourir sous leurs yeux les leurs, enfants femmes, proches, vieux, etc.
Qu’a-t-il fait Assad depuis mars 2011, date de la répression sanglante des premières manifestations pacifiques, sinon tester méthodiquement le seuil de tolérance de la communauté internationale et « l’améliorer ».
Il est passé de 10 civils tués par jour à 50 à 100 et plus avec des quelques massacres collectifs par-ci par-là.
L’attitude passive du monde et les déclarations vertueuses n’ont fait qu’encourager Assad a persévéré dans son entreprise démente. Les timides sanctions décidées n’ont jamais été respectées.
La Russie, comme par ailleurs la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, Venezuela, et bien d’autres, continuent à fournir au régime armes, munitions, aides logistiques (experts), etc…
Enhardi, le régime de Damas nargue la communauté internationale et bombarde le 21 août des civiles par des armes chimiques alors que les observateurs de l’ONU dorment à 10 km seulement des quartiers bombardés.
Il le fait parce qu’il a la certitude que la communauté internationale va s’indigner, comme d’habitude, et le laisse faire à sa guise.
Il sait que les enjeux internationaux font que personne n’a envie d’intervenir d’une façon ou d’une autre.
Il le fait parce que les peuples du monde se taisent (on a vu nulle part des manifestations d’indignation à l’initiative d’aucune association, même pas la Ligue des Droits de l’Homme).
Une attitude que les tenants du régime analysent comme une approbation ou tout au moins de la sympathie pour un régime moderne, laïque, etc.
Une question me taraude depuis le mercredi 21 août :
Ce massacre collectif, ces victimes anonymes, ne méritent-elles donc pas notre respect ?
Morts par armes chimiques ou par ‘simple’ bombardement, quelle différence y a-t-il en fin de compte ?
Ne doit-on pas préserver leur dignité, leur humanité en se taisant ?
Alors taisons-nous et laissons-les dans le calme de leur fosse commune.
Najwa Sahloul
Le 25 août 2013
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