À la faveur de l’élection cantonale de Brignoles, dans le Var, remportée le 13 octobre dernier par le Front national, le parti présidé par Marine Le Pen a focalisé l’attention médiatique et s’est retrouvé au centre de l’actualité politique. Il faut dire que lorsqu’il s’agit du FN, les médias ne sont jamais avares de scoops, de sensationnalisme et de « prévisions » apocalyptiques fondées sur des sondages oiseux [1]. En cet automne, alors que depuis plusieurs mois le Front national enregistre indéniablement des succès, sinon électoraux, du moins politiques, ce sont encore quelques sondages qui fournissent la matière première de la promotion médiatique de la formation d’extrême droite.

Comprendre les ressorts du vote frontiste, l’implantation réelle du parti, la composition de son encadrement et de son électorat supposerait de réhabiliter le journalisme d’enquête sociale, et surtout de rompre avec les ficelles traditionnelles du journalisme politique dont les sondages d‘opinion, de popularité et d’intentions de vote sont les mamelles et les boussoles. Dans la semaine du 6 au 13 octobre, c’est pourtant avec délectation – si l’on ose dire – que la plupart des grands médias ont cédé aux sirènes sondagières pour annoncer un FN triomphant lors des prochaines échéances électorales – municipales en mars et européennes en mai. Les résultats de la désormais célèbre élection cantonale partielle de Brignoles, venant à point nommé matérialiser et attester ces sombres prédictions…

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