COMMUNIQUE DE LA COORDINATION CONTRE LE RACISME ET L’ISLAMOPHOBIE (CRI)
Les élections approchent le Père Noël antiraciste arrive !
La Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie tient à faire part de son positionnement concernant plusieurs initiatives et faits récents , nouveaux et surprenants, concernant la lutte contre l’islamophobie véritable parent pauvre des luttes pour la défense des droits et contre tous les racismes.
La Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie depuis sa création en 2008 s’est inscrite dans le prolongement et les traditions de lutte pour l’égalité , contre le racisme et pour le respect des droits en ayant recours au droit, mais aussi et surtout aux combats et mobilisations politiques , et au rapport de force qui en découle, et ce, dans la continuité des luttes menées par certains d’entre nous au sein du Collectif DiverCité , du MIB et du Forum Social des Quartiers Populaires entre autres. Plus de 300 cas traités et non pris en compte dans les statistiques publiées ici ou là et une augmentation de plus de 60% entre 2011 et 2013 avec un taux de 95 % de femmes victimes .
Ces combats menés depuis près de 40 ans nous ont amené à constater que sur les problématiques de discriminations, de violences étatiques ou systémiques de racisme et surtout d’islamophobie nous étions trop souvent seuls, et dans certains cas, accompagnés par des acteurs ou des organisations ou partis très intéressés et consciemment ou inconsciemment dominants par leur paternalisme.
Nous avons déploré les dérives sécuritaires de la gauche dénoncé la contamination de l’ensemble de la classe politique par les idées de l’extrême droite , les propos et les pratiques nauséabondes et la vague islamophobe qui a déferlé sur l’ensemble de l’échiquier politique emportant la gauche et même l’extrême gauche dans la diabolisation et la stigmatisation des musulmans de ce pays. Puis au moment où les musulmans de France pensaient s’être débarassés de la période sarkozyste , nous avons vu la gauche s’empresser de prendre la relève en faisant voter au Sénat une loi d’inquisition contre les assistantes maternelles voilées sommées d’enlever le foulard et les signes religieux chez elles ! Manuel Valls nous dire que le combat essentiel pour la République était le foulard islamique, et nous parler de l’ennemi de l’intérieur en nous rappelant la bien triste époque de l’assignation du “français musulman….” etc… . Puis le partenariat dans cette lutte a connu sa traversée du désert après les mobilisations « unitaires » autour du Collectif une école pour tous et toutes et les musulmans et musulmanes principales victimes se sont retrouvées abandonnées par la quasi-totalité des associations de défense des droits de l’homme et de lutte contre le racisme et beaucoup se sont tout naturellement retournés vers des associations communautaires .
Depuis sa création CRI a choisi de lutter contre toutes les formes de racisme, dont l’islamophobie, mais en investissant le champ de la contestation et de l’action politique et médiatique , tout en prenant en compte la dimension juridique et d’accompagnement et de mobilisation des victimes, et nous avons constaté à notre grande satisfaction que certaines associations communautaires nous ont emboité le pas depuis deux ou trois ans sur ce terrain dont nous restons persuadés qu’il est primordial .
Nous avons naturellement fait le lien avec la dimension internationale de l’islamophobie attisée par les lobbys sionistes aux USA , en Palestine occupée et en Europe , à l’image des discours islamophobes des dirigeants sionistes et des mouvements d’extrême droite en France qui collaborent ouvertement avec des groupes sionistes violents protégés par une bonne partie de la classe politique.
Par contre tous nos partenaires anciens ou potentiels ont délaissé ce fléau qui continue à faire de plus en plus de ravages dans la vie des femmes musulmanes en particulier , et auxquelles CRI tente d’apporter de l’aide et des solutions malgré l’absence de moyens et la diabolisation permanente de notre outil et de certains de ses dirigeants. Nous sommes conscients que notre émergence sur la scène publique a dérangé et dérange encore parce que nous avons poussé le curseur des luttes, et notre discours sur le système, ses méthodes et ses supplétifs intra et extra communautaires ne plait pas et n’est pas dans le politiquement correct. La gouaille et le passé banlieusard de notre président étant parfois un facteur amplifiant de cette image que certains tentent d’exploiter de manière perfide.
A l’approche des élections ,( à l’image des dernières présidentielles, ou bien des municipales qui arrivent ) nous assistons à une effervescence et à un regain d’intérêt sur la question des quartiers , du racisme (l’affaire Taubira ne pouvait pas mieux tomber pour réhabiliter une gauche inefficace , voire complice, et cacher les milliers de femmes musulmanes insultées agressées violentées , mais invisibles par les chevaliers blancs de la lutte contre les racismes ) et de l’islamophobie émanant de certains acteurs politiques , associatifs , journalistes, chercheurs et universitaires qui ont fermé les yeux sur ce que nous avons subi depuis de longues années .Nous voyons même « des conversions » spectaculaires de personnalités intellectuelles ou universitaires qui ont alimenté l’islamophobie et la diabolisation des jeunes arabo-musulmans potentiels terroristes et qui seraient anti sémites homophobes sexistes etc… même le parti socialiste utilise et mobilise ses réseaux à l’approche de sa probable débâcle pour récupérer ou vampiriser tous azimuts, tantôt les 30 ans de la Marche pour l’égalité de 1983 en tentant de reproduire le hold-up effectué avec SOS Racisme et tantôt les musulmans communautarisés , ghettoisés et dont un grand nombre sont encore colonisables .
Ces derniers temps plusieurs initiatives fleurissent, à l’image du Printemps des quartiers (initiative prise avant les dernières élections présidentielles pour parler des problèmes des quartiers) dont les hirondelles ont disparu avec l’élection de Hollande, en remettant au goût du jour la question de l’islamophobie . C’est ainsi, que hormis des publications et travaux universitaires dont certains sont l’œuvre d’islamophiles de dernière heure , le Sénat organise à l’initiative de Noel Mamère (qui n’a pas dit un mot sur l’élue verte de Lyon qui a dévoilé une musulmane le jour de son mariage ) un colloque sur l’islamophobie. Puis l’Iremmo qui organise le 14 Décembre prochain un colloque international sur le même thème , ouvert à la participation de tous les acteurs qui luttent contre l’islamophobie , comme l’a énoncé son initiateur . Or à notre grande stupéfaction nous apprenons que sur la vingtaine de personnes chargées de la préparation de ce colloque deux personnes parmi la minorité arabo-musulmane ont exigé l’éviction de CRI , sans aucune raison fondée politiquement ou idéologiquement, il y a eu un véritable chantage pour obtenir notre mise à l’écart.
Comme nous ne sommes pas grands fervents des grand-messes circonstancielles cousues parfois de fil blanc électoraliste , ni des conférences grand public qui ont engendré une multitude de consommateurs ou de communautaristes et très peu de militants-tes “ de droit commun “ nous avons tenté , pour le principe de non discrimination d’inscrire CRI dans cette dynamique, mais nous avons été confrontés à un véritable mur discriminatoire et une ostracisation digne des pires époques staliniennes ou de nos « chères » dictatures arabes.
Nous espérons que les intervenants et les participants à ce colloque sauront, eux, tirer les conséquences en dénonçant, au minimum , cette discrimination qui jette une ombre sur le colloque et sur leur participation dans une activité mise en place pour lutter contre l’islamophobie et les discriminations , mais qui en commet à l’égard de l’un des principaux acteurs de cette lutte !!!
Nous savons par expérience qu’une fois les élections passées les opportunistes et ceux qui font de ces questions un fond de commerce et un tremplin politique ou carriériste quitteront le devant de la scène et abandonneront les victimes et les acteurs authentiques de cette lutte à leur difficultés. Et loin des lumières , des scènes et des médias nous continuerons notre combat auprès des victimes pour les aider à devenir acteurs et sujets de leur devenir en vue de l’avènement d’une société juste et fraternelle , et nous n’hésiterons pas à conjuguer nos efforts avec toutes les organisations animées par des idéaux nobles et désintéressés.
Lyon le 18 Novembre 2013 www.crifrance.com
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