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Premier acte de la Droite à Portes-lès-Valence : retrait du portrait de Mumia du hall de la mairie !

Fraîchement élue(*), la nouvelle maire est passée à l’acte, déclarant ce jour au journal “Le Dauphiné” que la décision de ses prédécesseurs n’avait “aucun sens”. Nous partageons évidemment l’émotion de nos amis de Portes-lès-Valence (voir ci-dessous) et condamnons sans réserve cet acte minable et revanchard à l’encontre d’un homme qui a passé plus de 30 ans de sa vie dans le couloir de la mort et qui aujourd’hui encore lutte pour faire reconnaître son innocence et recouvrer sa liberté. Rappelons que c’est à l’initiative du maire communiste de la ville, que l’emblématique journaliste noir américain, alors dans le couloir de la mort, avait été élevé en 2008 au rang de Citoyen d’Honneur par la municipalité de Gauche, comme l’ont fait 24 autres villes françaises dont la capitale Paris.

Nous invitons les soutiens à Mumia, et plus largement les défenseurs des droits humains, à inonder de messages la mairie de Portes-lès-Valence pour réprouver cette décision et exiger que le portrait de Mumia retrouve sa place sans délais.

Pour intervenir auprès de Madame Geneviève Girard, maire de Portes-lès-Valence :
Courriel : cabinetmaire@ville-portes-les-valence.fr
Fax : 04 75 57 95 12
Téléphone : 04 75 57 95 15 / 04 75 57 95 10
Courrier : Mairie de Portes-lès-Valence
Place de la République, BP 1
26800 PORTES LES VALENCE

L’émotion exprimée par nos amis de Portes-lès-Valence :

“Nous avons découvert par hasard, hier, que Madame Girard avait fait enlever à l’entrée de la mairie, le portrait de Mumia Abu Jamal, citoyen d’honneur de Portes-lès-Valence par décision du conseil municipal du 22 septembre 2008. Cet acte s’est produit sans même que le conseil municipal en ait été informé. Rappelons que le portrait de Mumia avait été apposé le 7 octobre 2011 à l’occasion du 30ème anniversaire de l’abolition de la peine de mort (en France) et en présence de nombreux représentants d’organisations abolitionnites.

On ne peut s’empêcher de penser qu’au travers de cet acte, Madame Girard s’en prend directement à la lutte contre la peine de mort, à un de ces symboles, et aux associations qui luttent pour l’abolition universelle. On ne peut aussi s’empêcher de voir dans ce geste un renvoi d’ascenseur à son électorat d’extrême-droite, favorable au retour de la peine de mort. C’est cynique et irrespectueux de voir que Madame Girard s’en prenne, certes à un symbole, mais pas n’importe lequel, pour choyer le FN et ses électeurs.”

LE COLLECTIF FRANÇAIS “LIBÉRONS MUMIA”
rassemblant une centaine d’organisations et de collectivités publiques
www.mumiabujamal.com

(*) La liste UDI a recueilli à 51% des suffrages contre 49% à celle de Gauche conduite par le maire sortant PCF

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Commentaires: De W. Envoyé le 04/04/2014 à 11 h 10 min

Madame Girard,
Il y a deux semaines, vous gagniez l’élection municipale à quelques voix près. Dois-je vous rappeler le principe inaliénable de la République qui est la non-rétroactivité de la Loi? Je ne comprends pas en effet votre ambition affichée de démolir l’oeuvre de votre prédécesseur sous le signe de prétendues “valeurs” quand la politique municipale nécessite une union citoyenne la plus large possible… A commencer par le retrait de la plaque-portrait de Mumia Abu Jamal dans le hall de la mairie. Il est décidément à regretter que la droite française renoue avec ses heures sombres en reprenant les objets d’une extrême-droite anti-système. La France est une nation pionnière dans les droits de l’Homme, et la lutte contre la barbarie de la peine de mort est une lutte ayant été porté par tous les républicains humanistes, progressistes, de combat. Je ne vois dans votre ambition qu’une course après la démagogie d’un extrémisme se nourrissant de la souffrance sociale de nos concitoyens. Je crains que votre distinction revendiquée (“Nous n’avons pas les mêmes valeurs”) ne s’appuie en réalité que sur un énième dérapage de votre parti vers une haine et non une construction d’autrui. Il vous faudra donc tirer les conséquences de votre décision jusqu’au bout, en la justifiant auprès des citoyens, et assumer ce qui ne pourra être que rejet, intolérance, et clivage.