Emploi fictif: un élu de Strasbourg démissionne à la suite de nos révélations

Spiry boulet DNA

(Article Mediapart)

Emploi fictif: un élu de Strasbourg démissionne à la suite de nos révélations
03 AVRIL 2014 | PAR MATHILDE MATHIEU

A la suite des révélations de Mediapart sur l’emploi fictif de son ex-compagne, un conseiller municipal de Strasbourg, Christian Spiry (PS), a été contraint à la démission mercredi 3 avril. Il avait obtenu que le groupe Suez environnement la rémunère sur un poste de « consultante » bidon en 2010-2011.

A la suite des révélations de Mediapart sur l’emploi fictif de son ex-compagne, un conseiller municipal de Strasbourg, Christian Spiry (PS), a été contraint à la démission mercredi 3 avril, trois jours après sa réélection sur la liste du maire sortant, Roland Ries.

Dans un article publié le 28 mars, nous avions détaillé comment ce conseiller délégué au logement et à la précarité, membre de la commission d’appel d’offres de l’agglomération, avait “recasé” sa compagne en 2010-2011 auprès du groupe Suez environnement sur un poste de « consultante » fictif, rémunéré 3 000 euros par mois. Le “deal” avait été conclu à quelques encablures de l’attribution à Suez d’un marché de 98 millions d’euros par la communauté urbaine de Strasbourg.

Lire ici : Emploi fictif : un élu PS de Strasbourg a fait rémunérer sa compagne par le groupe Suez “…

C’est l’ancienne compagne de Christian Spiry elle-même qui a récemment décidé, à la suite de leur séparation, de signaler ces faits au parquet de Strasbourg, qui étudie actuellement son courrier. Aussitôt sa démission remise, Christian Spiry a publié mercredi un communiqué pour faire savoir qu’il était « parfaitement innocent » et qu’il s’« emploierait à le démontrer ». Se présentant comme la victime d’un « contentieux privé », il explique ne pas vouloir « nuire à la nouvelle équipe municipale ».

La veille, dans une interview aux Dernières Nouvelles d’Alsace, Roland Ries avait laissé transparaître son embarras : « Si je me rends compte qu’il y a des risques forts pour l’avenir, je n’exposerai pas la municipalité, avait-il déclaré. Je ne veux pas traîner un nouveau boulet comme Bamako… »

Le maire de Strasbourg fait ici référence à l’affaire dite du« Tram de Bamako »qui lui a valu d’être interrogé par des policiers en juin dernier. C’est Mediapart, en 2012, qui avait révélé l’existence d’une information judiciaire le visant, ouverte en 2010 pour « favoritisme » et « recel de favoritisme ». Roland Ries y est soupçonné d’avoir enfreint le code des marchés publics en confiant à trois entreprises locales la réalisation d’une « étude de faisabilité » pour un tramway sur pneus à Bamako, capitale désargentée et cabossée du Mali, qui n’a jamais débouché sur un projet concret. Une drôle d’étude pour laquelle la ville de Strasbourg avait déboursé 50 000 euros sans qu’aucun appel d’offres ait été lancé, ni la moindre mise en concurrence organisée.

http://www.mediapart.fr/journal/france/030414/emploi-fictif-un-elu-de-strasbourg-demissionne-la-suite-de-nos-revelations

LES COMMENTAIRES

03/04/2014, 13:36 | PAR LADYFRENCHY : YES ! Ca fait chaud au coeur, un tel article !

03/04/2014, 13:42 | PAR CHABADA : On a l’impression que la parole de Médiapart commence à faire de l’effet. Aux suivants!

04/04/2014, 02:55 | PAR JEANCLAUDEHÉRAULT : Si toutes les affaires de corruptions révélées par MEDIAPART sont suivies par la justice, il va y avoir pénurie de mgjistrats.  Bravo MEDIAPART, continuez à nous informer.

04/04/2014, 05:56 | PAR ISABELLE ANTOINE : je siégeais au conseil d’administration d’un établissement scolaire où monsieur Spiry siégeait aussi…très en cheville avec mon chef d’établissement de l’époque, qui pratiquait clientélisme chez les collègues et régentait le lycée comme s’il en était l’empereur, j’avais, dans la manière que Monsieur Spiry de toujours soutenir celui-ci, soupçonné une tendance à traiter des affaires publiques en ne sachant pas toujours où était la frontière entre intérêts publics et privés…les faits me confirment ma désagréable impression

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