reçu le 23 février 2010

europe barbelée

Vendredi 12 janvier dernier, nous nous étions rassemblés devant
l’Hôtel du préfet pour protester, entre autres , contre le renvoi en
Pologne de Monsieur Khamidov, ressortissant Tchétchène, qui fait état de graves persécutions et qui, de surcroît, est père d’un enfant très gravement handicapé.

Malgré l’audience accordée et la promesse de réétudier les situations durant le week-end suivant, Monsieur Khamidov a été conduit à l’aéroport pour être réadmis en Pologne à trois reprises :
– la 1ère fois, lundi 15 janvier, son départ a été compromis parce
que les billets avaient été prévus pour l’ensemble de la famille et
que la maman et les deux enfants n’étaient pas présents, c’est à dire pas arrêtés.
– la 2ème fois, deux jours plus tard, il s’est débattu et a fait
entendre suffisamment fort son refus d’embarquement pour que le commandant de bord refuse de le transporter. Il a été placé au CRA de Palaiseau.
– enfin, ce matin, il y a eu une altercation entre le commandant de bord et les policiers dont a résulté le retour de Monsieur Khamidov au CRA de Palaiseau (Monsieur Khamidov n’était pas en mesure de faire un refus d’embarquement puisqu’il était scotché de partout et réduit à l’impuissance totale)

Ce soir, nous apprenons qu’il vient d’être libéré en raison du
recours introduit par France Terre D’Asile au CRA de Palaiseau auprès de la Cour d’Appel suite à la décision du Juge des Libertés, ce dimanche, qui a prolongé la rétention en ne retenant pas le fait que son fils gravement handicapé n’est pas en mesure de voyager et ne peut donc suivre son père, violant ainsi le principe de l’unité familiale.
Pour des raisons techniques, Monsieur Khamidov n’a pas pu être
présenté à l’audience de la Cour d’Appel cet après-midi, ce qui
constitue un défaut formel qui permet sa libération ce soir.

Il a un document lui indiquant qu’il a un délai de 8 jours pour
quitter le territoire français : cela veut dire que durant 8 jours,

il est protégé d’une nouvelle arrestation et tentative de réadmission en Pologne.

Ce soir, le soulagement de la maman et des deux enfants est indicible.

Mais il faut maintenant veiller à ce que la Préfecture admette la
famille au séjour au titre de leur demande d’asile pour éviter de se retrouver dans 9 jours au même point !

RESF 67