par Saïd Bouamama
La participation massive des jeunes français issus de l’immigration maghrébine aux initiatives de soutien à la résistance palestinienne font couler beaucoup d’encre depuis plusieurs années. Emissions, articles et déclarations se sont multipliées pour analyser cette présence si massive que personne ne peut plus l’ignorer. Dans leur immense majorité les discours politiques et médiatiques dominant sont caractérisés par des approches culturalistes de la question.
Le soutien de ces jeunes à la lutte du peuple palestinien serait non politique et/ou apolitique et s’expliquerait par des causes « religieuses » et/ou « culturelles ». Pour certains l’explication est à rechercher dans le développement d’un « communautarisme », pour d’autres dans un inquiétant « repli religieux », pour d’autres encore dans une instrumentalisation « intégriste », etc.
Ces explications, parfois à prétention savante, évacuent aisément à la fois les facteurs historiques, la contextualisation des faits et les facteurs matériels pouvant produire une sensibilité particulière à l’endroit de la question palestinienne. Il n’y a pourtant pas besoin de mobiliser une grille de lecture culturelle et/ou religieuse et/ou identitaire pour comprendre le soutien des jeunes issus de l’immigration maghrébine au peuple palestinien et à son combat. Tentons de comprendre ce soutien massif, généralisé et durable avec une approche matérialiste, c’est-à-dire en réintégrant les facteurs historiques et contextuels que le culturalisme évacue.
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