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Le jugement est enfin prononcé. Les juges ont estimé que la plainte pour « injures raciales » et « provocation à la haine raciale » contre les « Français blancs dits de souche » était injustifiée. Nos deux camarades sont relaxés. Les motivations du jugement précisent que la catégorie dite « Français de souche » ne recouvre aucune réalité légale, historique, biologique ou sociologique. Ils ajoutent également que la « blancheur » n’est pas une composante juridique de la qualité de Français. Il s’agit bien d’une victoire, et en ces temps de régression généralisée, nous pouvons tous en être fiers.
Cette victoire, nous la devons aux milliers de militantes et de militants qui se sont mobilisés pour nous soutenir en recueillant des signatures pour la pétition, en créant des comités de soutien, en organisant des actions de solidarité, en étant massivement présents le jour du procès dans l’enceinte et à l’extérieur du tribunal, ou devant les autres tribunaux dans plusieurs régions. L’AGRIF fait appel et nous avons donc encore besoin de votre soutien et de votre mobilisation. D’ores et déjà, une première leçon peut déjà être tirée : la lutte paye et la solidarité est une arme précieuse pour les dominés.

Merci à toutes et à tous

Restons insolents face aux inégalités et aux dominations.

Saïd Bouamama
Saïdou de Zone d’Expression Populaire
Devoir d’Insolence

« Nique la France » : Saïdou (ZEP) et Saïd Bouamama relaxés par le tribunal

Poursuivis à l’initiative d’une association d’intégristes chrétiens d’extrême-droite, les militants antiracistes Saïdou et Saïd Bouamama, co-auteurs des textes de « Nique la France », ont été relaxés par le tribunal de Paris.

L’audience avait eu lieu le 20 janvier dernier devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Paris.

Aux termes de 5 heures de débats en présence de nombreux militants antiracistes venus soutenir les deux prévenus, la procureure avait refusé de requérir une condamnation.

Défendus par M° Henri Braun, les prévenus avaient fait citer cinq témoins : Olivier Le Cour Grandmaison, Maurice Rasjfus, Christine Delphy, Rokaya Diallo et Mme Legeorgette, spécialiste en linguistique.

Pour les uns comme pour les autres, c’est la création par le gouvernement Sarkozy de la notion “d’identité nationale” et d’un ministère du même nom, qui a eu pour vocation la division des Français et bafoué le principe d’égalité. C’est dans ce contexte, en 2010, alors que la droite reprenait à son compte des thèses de l’extrême droite, qu’ont été écrits les textes mis en cause par l’Agrif, l’association à l’origine des poursuites.

Les critiques contenues dans leurs textes “Nique la France” s’adressent bien à une France raciste et colonialiste, et non à l’ensemble des Français. Elles ont d’ailleurs été reprises dans des termes similaires, avait fait remarquer la défense, par des chanteurs français comme Georges Brassens, Pierre Perret, et Renaud, sans que ces derniers aient jamais été inquiétés.

Comme quoi, ont affirmé certains, ce ne sont pas les propos eux-mêmes qui gênent la partie civile, mais plutôt les origines de ceux qui les ont prononcés. Situation aussi stupide et ridicule que le fait de considérer comme moins français quelqu’un comme le rappeur Saïdou qui est né en France, de parents français, que des Philippe Seguin ou Ségolène Royal, nés à l’étranger !

“Les Français de souche, cela n’existe pas”, a reconnu la procureure. Avant elle Christine Delphy avait fait remarquer que “l’expression, typiquement coloniale, date du temps de l’Algérie française”.

Les juges ont donc fait droit à ces arguments, et nous ne pouvons que nous en féliciter en ces temps où la liberté d’expression est tellement malmenée, sous couvert de « lutte contre le terrorisme ».

CAPJPO-EuroPalestine