Après la conférence de presse de Viorel Costache, les DNA avaient repris les termes de “camp de concentration” concernant le dit “Espace Hoche“.
Et s’étaient fait l’écho de la façon dont les Roms-migrants étaient traités, loin de l’image idéale que la Mission Rom veut donner.
La ville avait réagi pour défendre son image, mais les DNA avaient aussitôt ironisé sur un discours trompeur qui ne passait pas la rampe.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, et ce mercredi 3 juin, le Journal consacre une page entière aux Roms-migrants. Les deux papiers se présentent comme la promotion institutionnelle de la ville et de la Mission Rom dirigée par l’élue EELV, Marie-Dominique Dreyssé.
C’est à l’occasion du démantèlement du campement “Petite Forêt, depuis lundi matin, que MSK donne largement la parole à Mme Dreyssé pour son plaidoyer pro-domo.
Diaporama
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Ce qui est factuel et véridique, c’est que les familles de ce campement ont quitté le terrain pour loger dans des caravanes sur l’Espace 16 tout proche. Voir notre article du jour.
Selon le premier papier des DNA,”(on) “voit une partie des familles démonter volontairement les cabanes de fortune“. Ce serait en échange de ce nettoyage que le “relogement ” serait accordé.
En réalité, si ce campement est évacué, c’est parce qu’il devait l’être selon un jugement du tribunal, étant le dernier des quatre concernés, après Wodli, Petit Parking, etc.
Et si certaines familles ont effectivement démoli leurs cabanes, d’autres, et les DNA ne le disent pas, ont été détruites par la Mission Rom elle-même à peine les habitants sortis.
Quant aux familles qui logeaient sur le campement dans des conditions de précarité extrême et qui chaque matin devaient quitter les lieux avant d’être chassées, certaines ont fini par retourner en Roumanie, contraintes par la violence du traitement qu’elles ont subi.
Rappelons aussi dans quelles conditions une famille avec six enfants dans une caravane, au début de Petite-Forêt, a été contrainte de repartir au pays. mi mars et donc avant bien avant la “polémique de mai”
Quid aussi du curieux “ incendie accidentel” selon le Journal?
Mme Dreyssé a les mots pour le dire!
Ainsi insiste-t-elle pour parler de “déménagement ” et non d'”évacuation“. De qui se moque-t-on?
Les pressions policières quotidiennes pour les uns et les menaces qualifiées de “haussement de ton” d’être renvoyés en Roumanie pour d’autres, ou mis en prison n’ont-elles pas accéléré ce “déménagement“?
Dans un second article, la défense et illustration par les DNA et MSK de l’adjointe Dreyssé et de la Mission Rom atteint des sommets.
A l’entendre, le “bilan chiffré” de la ville serait positif.
L’idée générale que la ville veut faire passer, c’est qu’elle mène une politique d’insertion des familles qui déboucherait sur des emplois et des logements.
Dès qu’on rappelle les chiffres officiels de 450 personnes sur des camps, soit “illicites” soit organisés par Strasbourg, les chiffres de réussite en 4 ans livrés par Mme Dreyssé apparaissent comme dérisoires, surtout eu égard aux centaines de milliers d’euros votés régulièrement par le Conseil municipal.
64 personnes seraient logées dans du “locatif social ou privé” ou des “structures intermédiaires” avec “suivi social“. CUS-Habitat loge-t-il des Roms?
Le “contrat unique d’insertion” ou “autre type de contrat aidé“‘(donc financés parla Ville)”de un à douze mois, renouvelables ou non” ouvriraient des “droits à demander un logement social“.
Nous avons rencontré plusieurs fois sur le campement “Écluse“, un couple avec enfants dont le mari travaillait, avait même une voiture de fonction, déclarait et payait ses impôts et qui a attendu des mois avant d’être enfin logés récemment!
Selon Mme Dreyssé, “le contrat d’insertion est..un tremplin vers l’apprentissage de la langue et l’ouverture aux entreprises..”
Outre que cela ne concerne qu’un peu plus de 10 % du total des Roms de Strasbourg, -“53 personnes en contrat unique d’insertion, dispositif de contrat aidé ou de formation“-, qu’en sera-t-il lorsque les contrats arriveront à échéance?
Le discours auto-justificatif de Mme Dreyssé, repris par les DNA, trouve son plein développement sur le site de la COE à l’occasion d’une rencontre avec un responsable ukrainien venu prendre modèle sur l’expérience strasbourgeoise qui diffuse les bonnes pratiques de l’Espace 16 . On aura l’occasion d’y revenir sur ces “bonnes pratiques”…
Merci à la Feuille de Chou pour sa persévérance et sa vigilance.
Et pendant ce temps , le photographe Eric Vazzoler tente de témoigner de la situation en Ukraine dans l’indifférence quasi générale:
http://arguments.photo/welcome-in-illichivsk-by-eric/#comment-92