Roland Ries, récidiviste?

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Une note salée
Créé le 06.04.10 à 07h09

Le coût d’organisation des deux journées du sommet de l’Otan, l’an passé à Strasbourg et à Baden-Baden, n’a jamais été révélé. Il serait d’au moins 56,5 millions d’euros. Du côté allemand, le Bade-Wurtemberg aurait dépensé 38 millions d’euros rien que pour mobiliser des forces de l’ordre, rapporte le quotidien Badische Zeitung. Auxquels s’ajoutent, au minimum, les frais inhérents à la soirée d’ouverture du sommet. Le ministère français des Affaires étrangères avait prévu, lui, une enveloppe de 16,1 millions d’euros. La ville et la CUS ont dépensé 2,4 millions d’euros. Elles n’ont pas demandé leur remboursement à l’Etat, celui-ci ayant débloqué 14 millions pour le Port-du-Rhin.P. W.

Ries veut accueillir le sommet du G 20 en 2011
Créé le 06.04.10 à 07h08

Le PMC durant le sommet de l’Otan.Le PMC durant le sommet de l’Otan./ G. VareLa / 20 Minutes
« Ce n’est pas parce que nous avons eu des voyous criminels au Port-du-Rhin que nous changerons d’avis. Strasbourg doit accueillir des réunions internationales. » Roland Ries n’en démord pas. Pour assurer son rayonnement et son statut de capitale européenne, la ville doit devenir un centre de sommets. Le maire (PS) raconte, que peu après le sommet de l’Otan, Nicolas Sarkozy lui a expliqué « qu’avec l’extension et la rénovation prévues du palais de la musique et des congrès (PMC), l’Etat pourrait y tenir de grandes conférences internationales. Si l’Etat investit avec nous, nous pourrions laisser le PMC gratuitement à sa disposition. Le système existe déjà à Nice. Ce serait un grand pas pour Strasbourg. Si nous pouvons aller dans cette direction, alors on aura une plus grande certitude d’accueillir de grandes manifestations. » Le gouvernement vient d’attribuer une enveloppe de 250 000 € pour cofinancer des études portant sur la réhabilitation du PMC. « Après l’Otan, Nicolas Sarkozy m’a également dit qu’il pensait à Strasbourg pour organiser un G 8 ou un G 20, s’enthousiasme Roland Ries. Je lui ai fait parvenir une candidature par écrit pour que la ville accueille le sommet du G 20. » Les vingt pays riches ou émergents ont annoncé qu’ils se réuniraient en France en 2011, certainement à l’automne. Strasbourg et au moins quatre autres villes se seraient déclarées prêtes à les accueillir.P. W.

Le Port-du-Rhin se reconstruit après l’Otan
Créé le 06.04.10 à 07h08

Urbanisme Un an après, le quartier a effacé une partie des dégradations subies en marge du sommet

« On sait que cet hôtel ne sera pas reconstruit, alors pourquoi doit-on garder ce spectacle sous les yeux ? », s’interroge Anne-Véronique Auzet. Comme les 1 600 autres riverains du Port-du-Rhin, elle passe tous les jours devant les ruines de l’hôtel incendié, l’un des derniers stigmates des débordements survenus en marge du sommet de l’Otan, le 4 avril 2009. Pendant près d’une heure, plusieurs centaines de Black Blocks , ces militants adeptes des méthodes musclées, avaient aussi brûlé un ancien poste frontière, un bâtiment des douanes et une pharmacie.
« Ce qui s’est passé est toujours dans ma mémoire. C’était Beyrouth », dixit le maire (PS), Roland Ries. Au moment des faits, devant l’absence de policiers, les habitants du Port-du-Rhin avaient crié à l’abandon. « On n’a jamais vraiment su pourquoi les forces de l’ordre ont été inefficaces, déplore Anne-Véronique Auzet. Je regrette que l’Etat n’ait pas demandé pardon aux habitants. Il a donné de l’argent, c’est bien, mais ça s’est résumé à cela. » En juillet, Nicolas Sarkozy avait débloqué 14 millions d’euros pour le Port-du-Rhin, notamment pour la réalisation du tram vers Kehl et d’une liaison routière Interport.
Des événements salvateurs ?
Depuis un an, les chantiers se multiplient. La réhabilitation de la cité Loucheur va débuter. Sur l’îlot Mercure, quelque 350 logements, dont 100 à vocation sociale, seront construits. Une maison de santé devrait ouvrir en 2011. Elle abritera une pharmacie, un centre médico-social, des commerces et des bureaux. Quant à l’hôtel incendié, « nous avons des discussions avec le propriétaire qui souhaite le relocaliser, précise Philippe Bies, adjoint au maire PS du quartier. Nous lui avons proposé de le reconstruire à côté du parking-relais Aristide-Briand. A la place, seront probablement construits des logements et des commerces. Il faut amener de l’activité pour que ça vive ! » Et à en croire les habitants, les choses évoluent. « Les gens n’allaient pas parler avec la mairie, maintenant il y a du dialogue », témoigne Yassine, 18 ans. « Il y a plus de solidarité entre les habitants, assure Anne-Véronique Auzet. Les événements ont décloisonné les choses. » Même si des problèmes « d’incivilité et de deal subsistent », Philippe Bies estime que « le quartier est pacifié ». « Les gens sont moins revendicatifs, ils ont compris que des choses concrètes sont en cours, et que tout ne se fait pas en un mois », explique Franck Liebenguth, coordinateur d’Au-delà des ponts. Depuis septembre, son association propose des animations dans le quartier. Le passage des Black Blocks aurait-il été salvateur pour ce quartier longtemps isolé ? Philippe Bies réfute l’idée. « L’urbanisation du secteur était prévue avant le sommet de l’Otan, mais c’est vrai que des chantiers ont été accélérés », dit-il. Chez les habitants, les avis divergent. « C’est dommage qu’on ait dû en arriver là », pense Yassine. Au contraire, selon Mundschau, 21 ans, « La casse a été nécessaire, sinon rien n’aurait bougé. »
Philippe Wendling Photos : Gilles Varela