lu dans les DNA du Haut-Rhin

La situation de l’emploi dans le Sundgau n’est pas bonne et elle s’aggrave.

« Le taux de chômage dans le Sundgau atteint maintenant 7 % contre 2,5 % il
y a dix ans. Rien que vendredi dernier, j’ai vu défiler dans mon bureau à
la mairie de Hirtzbach, cinq jeunes qui cherchaient du travail », a indiqué
Arsène Schoenig, maire de Hirtzbach et président de la maison de l’Emploi,
présent lors de la petite réception de clôture du stage. Pour lui, mais
aussi pour le directeur de la maison de l’Emploi Stéphane Cheref, deux
facteurs se combinent et expliquent l’augmentation du chômage : la crise
bien entendu mais également ce fameux problème linguistique. « La crise
épargne relativement le nord-ouest de la Suisse où on trouve par exemple
l’industrie pharmaceutique. Mais les employeurs bâlois se tournent vers
l’Allemagne car les Sundgauviens ne maîtrisent plus ni le dialecte ni
l’allemand », explique le directeur qui illustre sa thèse par un exemple
tout récent. « Depuis trois ans maintenant, la maison de l’Emploi organise
un forum de l’emploi. Cette année, il se déroulera à Saint-Louis le 16
avril. Une importante société d’intérim bâloise était toujours présente.
Voilà quelques jours j’ai reçu un mail de cette société me disant que cette
année elle ne viendra pas. Sur deux pages, cette société m’explique qu’elle
appréciait travailler avec des frontaliers alsaciens mais que dorénavant, à
compétences égales, elle se tourne vers l’Allemagne pour la simple et
unique raison que les Alsaciens ne sont plus capables de s’exprimer
correctement en allemand ».
Selon Stéphane Cheref, ce type d’attitude devient de plus en plus fréquente
et les chiffres sont là pour le démontrer. Pour la première fois en effet
depuis 1945, en 2008, le nombre de ressortissants allemands travaillant en
Suisse dépassent celui des alsaciens : 29 000 pour les premiers contre 28
000 pour les seconds (pour 2010).

J. S.
Édition du Dim 4 avril 2010