La librairie Kléber présentait le roman de Yannick Haenel, Jan Karski, ce samedi.
Karski est ce Polonais qu’on voit dans le film Shoah de Lanzmann, qui raconte comment, après avoir su dès 1942 que les camps de concentration et d’extermination nazis existaient, et en avoir même visité un, a prévenu les dirigeants alliés, Churchill, Roosevelt et autres, sans que ceux-ci interviennent pour sauver les Juifs de la mort.
En mars 1944 seulement, Roosevelt a rendu publique cette information. mais les Juifs de Grèce ou de Hongrie n’en ont pas moins été exterminés par la suite.
Le roman, car, c’en est un, de Yannick Haenel est construit en trois parties, la première reprend ce que Karski disait à Lanzmann dans le film; la seconde se base sur le livre de Karski, Mon témoignage devant le monde; enfin, dans la dernière partie, l’auteur a tenté d’ entrer dans l’âme de ce Juste polonais.
On devine que la question du mal est centrale, mais dans un sens radicalement opposé aux Bienveillantes. Ainsi que la question toujours béante de savoir pourquoi (la cause et la fin) les plus hautes autorités parmi les Alliés, sachant ce qui se passait dans les camps, ont laissé faire, jusqu’au bout.
Comme si l’Occident, démocratique, aussi, était satisfait d’être débarrassé de “la question juive“. L”antisémitisme sans atteindre les horreurs nazies, n’en existait pas moins dans les démocraties occidentales, (voir le livre de Philip Roth à propos du nazisme aux USA et de Charles Lindberg), et en Pologne aussi, où on a vu des massacres, après la fin de la guerre.
Cet Occident qui après le désastre, refusant d’accueillir les rescapés sur son territoire, les a livrés de fait au sionisme colonisateur de la Palestine, faisant ainsi porter le poids de l’extermination des Juifs d’Europe sur les Arabes.
La question se pose de savoir si la leçon a été entendue. On n’en a pas l’impression au vu des génocides post 1945, y compris celui commis en Europe contre les Bosniaques-Musulmans par les fascistes serbes.
Aujourd’hui, ce n’est pas un témoin qui est au courant de la monstruosité que des hommes font à d’autres hommes. Nous sommes tous témoins.
Et le mal continue sa carrière en Afrique et ailleurs, et de manière tragique en Palestine occupée, à Gaza; et ce mal est d’autant plus insupportable que ce sont des gens de la famille des victimes d’hier qui commettent ou soutiennent les crimes d’aujourd’hui.
Les victimes et leurs descendants sont devenus des bourreaux…
Du son: Jan Karski Yannick Haenel
Note
On s’est demandé à quel titre a été choisi l’animateur du débat avec Yannick Haenel, sachant que ce “hussard” anime un site sur lequel se déversent régulièrement les pires pulsions xénophobes anti-turques, anti-immigrés et islamophobes .
On pouvait y voir, il y a peu, la reproduction d’une affiche de l’UDC suisse, s’en prenant aux immigrés traités de criminels. En l’occurrence, cette “racaille” n’est autre que les travailleurs français d’Annemasse à Genève. Les Français seraient-ils les Turcs les Maghrébins ou les Musulmans des Suisses?
Stupidité du racisme!
[…] http://la-feuille-de-chou.fr/?p=830 […]
personne n’en doute; voir + haut
si un 3e commentaire dans le même sens arrive, je vais croire qu’il a un fan club…en espérant que ce n’est pas le même qu’en politique!
J’ai suivi le débat et je dois avouer avoir trouver l’animateur particulièrement excellent et cultivé. On ne peut que le remercier d’avori été le faire-valoir d’un auteur époustoufflant.
oui, Husser a bien fait son travail (littéraire) et c’est pourquoi on s’interroge sur ses désastreux choix politiques…
Remarquable présentation en effet d’un livre passionnant. Yannick Haenel était d’une belle éloquence, tout en nuance et en sensibilité et, il faut le reconnaître, très bien interrogé par le talentueux Laurent Husser qui savait tout à la fois orienter le débat et s’effacer derrière l’auteur. Comme quoi on peut être de droite et avoir du talent!