Le fait qu’un universitaire libre et engagé soit poursuivi pour un message ironique et critique à l’endroit de Manuel Valls doit constituer une alerte pour tous nos concitoyens. A l’image de notre gouvernement, la justice, et désormais l’université, portent atteinte à nos libertés fondamentales. Éléments d’analyse suivis du témoignage de Pinar Selek qui assistait au procès de Bernard Mezzadri.
Certains y ont vu un hasard objectif : un procès en correctionnelle qui n’aurait jamais dû avoir lieu s’est tenu le jour où la ministre de la justice démissionnait, le 27 janvier dernier. Le procès de Bernard Mezzadri est un procès politique. Il montre exemplairement la collusion entre l’exécutif et la justice pour limiter et réprimer la liberté d’expression, en particulier quand est en jeu une critique du pouvoir. S’y ajoute aujourd’hui l’université, dont certains présidents entendent mettre au pas les rares enseignants ou personnels qui osent encore une expression libre. Le contexte, faut-il le rappeler, est celui d’un état d’urgence en voie de constitutionnalisation, de la création d’apatrides par déchéance de la nationalité et de la droitisation extrême d’un gouvernement qui n’a jamais rien eu de « socialiste », et en usurpe le nom un peu plus chaque jour. On peut y ajouter désormais les liens renforcés entre le ministère de la Justice et celui de l’Intérieur, au profit d’un homme de plus en plus fort : Manuel Valls.
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Relaxe de Bernard Mezzadri: réaction de l’universitaire et analyse de Plínio Prado
Tirant les leçons de son procès, Bernard Mezzadri nous invite à « revendiquer haut et fort nos droits et libertés ». Plínio Prado, maître de conférences en philosophie, analyse avec acuité une « affaire-symptôme » d’un pouvoir qui instrumentalise la justice pour « faire courber un outrageant » et « éluder l’affaire Manuel Valls ».
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