A propos d’un prétendu “bougé” des sionistes “de gauche”.

Serge G. membre d’une tendance de l’UJFP, a dit:

Les sionistes de gauche effectuent un bouger, que ce mouvement d’opinion offre une opportunité pour des remises en causes, nous sommes orphelins d’un espace crédible sur lequel s’appuyer pour porter le débat et tenter de tirer ce qui bouge dans la population juive.
La dynamique du groupuscule rend aveugle à ce qui bouge dans une société.

Un bougé? Où ça? Vers où?

Lisons et commentons (en italiques) l’appel du 3 mai pour Bruxelles.

Citoyens de pays européens, juifs, nous sommes impliqués dans la vie politique et sociale de nos pays respectifs. Quels que soient nos itinéraires personnels, le lien à l’État d’Israël fait partie de notre identité.

Ainsi, en ce temps où l’identité nationale sert de refrain xénophobe, ces juifs européens font de leur “lien à l’État d’Israël” “une partie de (leur) identité”

Ils ne sont donc pas seulement pro-Israéliens, et donc sionistes, attachés à l’existence de cet État, ils en font une part de leur identité même. Ce qui les expose à la critique antisémite de double allégeance.


Juif français alsacien, jamais je ne me suis senti attaché à Israël, dont l’existence, même produite par une décision de l’ONU, repose sur un crime originaire, la Nakba, et s’est poursuivie depuis comme celle d’un corps étranger au Proche-Orient.

L’avenir et la sécurité de cet État auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous préoccupent.

Pas moi, plus préoccupé de l’avenir du peuple palestinien et des répercussions du jusqu’auboutisme israélien à la fois sur les juifs du monde et ceux de la nation juive israélienne.

Or, nous voyons que l’existence d’Israël est à nouveau en danger. Loin de sous-estimer la menace de ses ennemis extérieurs, nous savons que ce danger se trouve aussi dans l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est, qui sont une erreur politique et une faute morale. Et qui alimentent, en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’État. C’est pourquoi nous avons décidé de nous mobiliser autour des principes suivants :

En passant, ils corroborent l’idée reçue, selon laquelle Israël aurait été en danger! Quand ça? En 1948, quand il accaparait les terres palestiniennes, en chassant et massacrant leurs habitants? En 1967, quand il occupait après la guerre des Six Jours un énorme territoire, qu’il occupe encore sauf la aprtie rendue à l’Egypte collabo? En 1973? En 1982 en attaquant le Liban? En 2009, en massacrant Gaza?

Nos belles âmes, qu’on n’a pas entendues, pour la plupart, quand l’armée israélienne massacrait 1400 personnes à Gaza, pas plus que leurs amis de Shalom Arshav, en Israël, ou en France, se rendent compte assez tard des effets dévastateurs, sur l’opinion publique des États démocratiques, de ce dernier épisode, pour l’image d’Israël. C’est le sens de leur mobilisation.

1. L’avenir d’Israël passe nécessairement par l’établissement d’une paix avec le peuple palestinien selon le principe « deux Peuples, deux États ». Nous le savons tous, il y a urgence. Bientôt Israël sera confronté à une alternative désastreuse : soit devenir un État où les Juifs seraient minoritaires dans leur propre pays ; soit mettre en place un régime qui déshonorerait Israël et le transformerait en une arène de guerre civile.

La “paix” réclament-ils, en oubliant la justice, bien sûr et le droit international qui exige le droit au retour des réfugiés palestiniens.
Hommes de “gauche” pour beaucoup, ils perçoivent le piège dans lequel son intransigeance a mis Israël.

L’état de fait créé par la colonisation rend impossible la solution “Deux États” pour laquelle ils militent, c’est pourquoi ils s’inquiètent pour la démographie israélienne dans l’Etat unique et bi-national auquel on arrive sur le terrain. Ils soutiennent donc la réalité toujours plus actuelle d’un Etat ethnique, qui devra chasser les palestiniens d’Israël, même.
On ne comprend pas pourquoi ils projettent dans le futur et au conditionnel “le régime qui deshonorerait Israël”, car on y est parvenu depuis longtemps!

2. Il importe donc que l’Union européenne, comme les Etats-Unis, fasse pression sur les deux parties et les aide à parvenir à un règlement raisonnable et rapide du conflit israélo-palestinien. L’Europe, par son histoire, a des responsabilités dans cette région du monde.

Impuissants, ils en appellent à d’autres impuissants, volontaires, les États-Unis et l’Europe qui ont effectivement les moyens de faire entendre raison à l’État-voyou, mais ne le font et le feront pas.

3. Si la décision ultime appartient au peuple souverain d’Israël, la solidarité des Juifs de la Diaspora leur impose d’œuvrer pour que cette décision soit la bonne. L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’État d’Israël.

Comble du ridicule, ces citoyens juifs européens se substituent, quoiqu’ils disent, aux citoyens juifs israéliens et à leur gouvernement qui, aveugle, en somme, ne connaitrait pas ses véritables intérêts !
On touche du doigt ici, non la naïveté, mais l’aveuglement de ces conseillers du prince, sionistes “de gauche”, ici, et là-bas, qui ne se sont jamais remis du virage à droite puis à l’extrême-droite de leur État criminel chéri.
On a presque envie de leur suggérer de profiter de la loi du retour: s’ils tiennent tant à Israël, que n’accomplissent-ils leur alyah!

4. Nous voulons créer un mouvement européen capable de faire entendre la voix de la raison à tous. Ce mouvement se veut au-dessus des clivages partisans. Il a pour ambition d’œuvrer à la survie d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, laquelle est conditionnée par la création d’un État palestinien souverain et viable.
La “survie d’Israël en tant qu’ Etat juif”. Tout est dit! Y compris en filigrane, l’expulsion nécessaire des Palestiniens.”Un État juif et démocratique”? Comme le dit Michel Warschawski, “juif pour les Palestiniens, et démocratique pour les Juifs”.

Combien de divisions, les sionistes de gauche européens?

Même en y ajoutant ceux, fraichement rassemblés comme ceux ,étatsuniens de J-Street, qu’ils copient même dans le nom de leur association, on sera loin du compte.
Contre une des plus grandes puissances militaires du monde, et ses deux cent têtes nucléaires, leurs seules têtes pensantes feront-elles le poids? On en rit déjà!.