A l’appel du Consistoire Israélite du Bas-Rhin, de la Communauté Israélite de Strasbourg, du CRIF, de la LICRA, de l’UEJF:

Rassemblement silencieux

Contre l’antisémitisme

Lundi 03 Mai à 12h30

Parvis de la Synagogue de la Paix

Ce rassemblement fait suite à l’agression à l’arme blanche d’un membre de la Communauté juive datée du vendredi 30 avril en plein cœur de notre ville de Strasbourg.

lu dans les DNA

Faits divers
Strasbourg / Agression antisémite vendredi

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L’agresseur écroué

L’auteur d’une violente agression contre un homme portant une kippa à Strasbourg a été mis en examen, hier, pour tentative de meurtre aggravée et placé sous mandat de dépôt. Il assume son geste. Son comparse a été remis en liberté.

Mehdi K. a été mis en examen, hier, pour tentative de meurtre avec la circonstance aggravante que l’infraction avait une motivation antisémite présumée. L’homme âgé de 38 ans, d’origine maghrébine et de confession musulmane, a été présenté au juge d’instruction Patricia Krummenacker et placé sous mandat de dépôt au terme des débats.
Vendredi vers midi, il avait accosté un homme portant une kippa place de l’Homme-de-Fer à Strasbourg – lui lançant « c’est de ta faute si je suis allé à l’hôpital » -, avant de s’acharner sur sa victime. David Pariente, 42 ans, a été frappé dans le dos et au visage avec une barre de fer, puis a été blessé d’un coup de couteau au niveau de l’épaule.

« Je vais enfin pouvoir me reconstruire »

Hier, le suspect a répété son projet de « se venger des juifs », responsables selon lui de son premier internement. « Il pensait qu’il ne pourrait redémarrer sa vie qu’après être passé à l’acte, précise le vice-procureur Thierry Massa. Ce qu’il a fait vendredi. Il a déclaré : “Je vais enfin pouvoir me reconstruire”. »
Mehdi K. assume pleinement son acte et n’a fait part d’aucun regret. Selon ses propos, Dieu a décidé des blessures de sa victime, et décidera de sa peine future. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le mis en examen, actuellement sous traitement Subutex, est connu « des services psychiatriques » mais aussi de la justice. « Il était sous le coup d’un sursis avec mise à l’épreuve, à la suite d’une condamnation pour violence avec arme sans ITT et dégradation, au moment des faits », indique le magistrat.

Le second mis en cause remis en liberté

En mars 1997, Mehdi K. – alors inconnu des autorités judiciaires – avait déjà été condamné à 15 mois dont 9 mois avec sursis pour un vol avec violence. Il avait participé avec un complice à une attaque dans un bureau de tabac d’Eckbolsheim, son complice frappant lourdement le buraliste à la tête et au thorax, avec une tringle à rideau. Les agresseurs avaient fait main basse sur le fonds de caisse estimé à 4 500 F (soit 686 €). Ils avaient été identifiés par les gendarmes quelques jours plus tard.

Le second mis en cause, un Alsacien converti récemment à l’islam, a été remis en liberté hier au terme de sa garde à vue. Thierry B., âgé de 39 ans, n’a pas participé activement aux violences et a été mis hors de cause par de nombreux témoins. Egalement connu de la justice – il a été condamné en 2008 pour un vol simple – et des services psychiatriques, il était hébergé de temps à autre par Mehdi K. dans son appartement du quartier Vauban.
Thierry B. pourrait faire l’objet d’une procédure incidente. Des photos le montrant avec une arme ont été découvertes dans son téléphone portable.
Aujourd’hui, la victime devrait se porter partie civile.

Cél. L.

Un rassemblement silencieux est prévu aujourd’hui à 12h30 sur le parvis de la grande synagogue de Strasbourg, avenue de la Paix, à l’appel des responsables de la communauté juive de Strasbourg, en présence notamment de Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

Si on sait lire et entendre ce qui est rapporté dans les DNA, depuis le 1er article, on ne peut que se demander si l’acte barbare commis par le mis en cause ne relève pas plus de la folie que de l’antisémitisme, même si, en l’occurrence, les deux peuvent être intimement liés.

S’en prendre avec violence à un juif sous le prétexte, peut-être imaginaire, qu’un médecin de la même confession serait responsable de son internement, c’est confondre une partie avec le tout. Et ressemble aux soupçons de type paranoïaque que certains malades portent contre des personnes de leur entourage.

Si on ajoute à cela l’idée qui peut être aussi bien délirante que religieuse, -mais n’est-ce pas la même chose?- selon laquelle Dieu aurait commandé l’acte, et déciderait de la peine, on ne saurait partager l’exploitation politico-communautaire de ce fait divers. Le vivre-ensemble si automatiquement invoqué en ces circonstances, a bon dos. On ne voit pas en quoi un acte fou le remettrait en cause. Mais on est dans une société qui croit magiquement au zéro mort, zéro blessé, zéro trouble.

C’est comme lorsqu’un lycéen tire sur un professeur, comme récemment, faut-il mettre en cause tout le lien social pour chaque acte délirant?

On s’étonne par ailleurs que, selon le compte-rendu qu’en fait le Journal, Mgr Grallet, archevêque de Strasbourg, qui exprime sa solidarité à la victime, n’ait pas un mot de compassion pour l’auteur de l’acte.

On n’est pas chrétien, mais on se souvient des mots qu’avait eus dans des circonstances aussi dramatiques, Georges Yoram Federmann, alors que sa compagne avait été tuée dans un acte délirant du même genre.

vidéo DNA ajoutée le 3 mai à 15h50

http://www.dailymotion.com/video/k3onYUy0ogGQ661uOtt