Hier en fin d’après-midi, à l’occasion de Bibliothèques Idéales à Strasbourg, était projeté en avant-première dans la salle de l’Aubette le film de Daniel Coche et Simone Fluhr, Les éclaireurs.
Il s’agit du travail admirable que font les salariés, les stagiaires et les bénévoles de l’association CASAS qui aident les demandeurs d’asile à constituer leurs dossiers auprès de l’OFPRA.
On y croise des vies brisées, des récits insoutenables, des hommes, des femmes, des enfants qui fuient leur pays devenu inhospitalier et espèrent être accueillis par la patrie des Droits de l’homme. On voit les obstacles de plus en plus énormes que l’administration française, à commencer par les Préfectures, met devant ces humains en quête de protection.
On y voit aussi le dévouement de toux ceux qui jour après jour, et la nuit aussi, accueillent patiemment et écoutent ces personnes déplacées en leur rendant toute leur humanité.
On y voit la tristesse des échecs, la joie des bonnes nouvelles d’une demande d’asile acceptée.
On y voit les conditions indignes qui sont réservées à ces familles que le 115 ne peut loger et qui parfois doivent dormir à la rue par tous les temps, et se nourrir avec les associations humanitaires.
On y voit des personnes faire la queue dès 4 heures du matin en hiver devant la préfecture pour obtenir un numéro d’ordre.
Le film a été applaudi par une salle archi comble.
Puis avant le court débat prévu avec les auteurs, Daniel Coche et Simone Fluhr, le sénateur-maire de Strasbourg, Roland Ries, (mal) coaché par 4 membres de son cabinet a voulu prendre la parole.
On s’attendait à quelques mots sur le film qui avait ému le public. Mais non il s’est lancé dans des considérations culturelles politiciennes à propos de Bibliothèques Idéales.
La salle n’a pas supporté, car dès la troisième phrase, le brouhaha l’a interrompu, et il semblait aussi surpris que désarçonné.
Et il est parti sans finir son discours!
Il a dégagé…
Le film repasse au Star Saint Exupéry le 1er octobre prochain.
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