A 16h ce mardi 9 octobre, le tribunal a rendu sa décision dans le référé demandé par la ville de Strasbourg concernant quatre campements de Roms : ils doivent être évacués!

Ainsi au moment même où se tient dans cette ville, siège de plusieurs institutions européennes, dont la Cour européenne des droits de l’homme, un Forum mondial de la démocratie, cette démocratie exclut des populations nommément désignées, des Européens venus de Roumanie ou Hongrie, pays membres de l’Union européenne qui ne jouissent pas de tous les droits des citoyens européens.

Rappelons que 110 personnes, dont une cinquantaine d’enfants de tous âges, plusieurs étant scolarisés, sont donc menacées d’un jour à l’autre d’être évacuées par la force publique.

Belle démocratie!

L’affaire avait commencé au mois d’août avec la demande d’expulsion, pour les motifs d’hygiène et de sécurité, faite par la ville de Strasbourg. De renvoi en renvoi, la décision crainte par les amis des Roms, en particulier le Collectif Latcho Rom récemment créé, est tombée.

C’est hier soir seulement que la rencontre a eu lieu entre la ville et le Collectif Latcho Rom. Et pour un résultat nul.

En effet, la mairie s’en tient à sa décision de reloger seulement cinquante personnes (selon quels critères?) sur un terrain, grillagé, très petit et mal situé, rue des Remparts près de l’autre terrain.

Que deviendront les autres familles? Et les enfants scolarisés?

Certes la ville de Strasbourg a répété en boucle, en particulier par la voix de Marie-Dominique Dreyssé, adjointe au maire, qu’elle n’était pas contrainte de demander l’exécution de la décision de justice. Mais alors pourquoi avoir demandé l’expulsion?

Les membres du Collectif ont renouvelé quant à eux les propositions de solutions conformes aux demandes et aux droits des populations concernées. Ce serait donc en vain?

En tout cas, pas plus aujourd’hui qu’hier, le Collectif Latcho Rom n’accepte, ici comme ailleurs, qu’on chasse ces populations sans solutions sérieuses, durables et conformes à leurs vœux.