Deux immeubles du 18e siècle menacés à Strasbourg
18 sept. 2010

La rénovation du magasin Le Printemps menace deux immeubles anciens à Strasbourg

Afficher l’album
Voir le diaporama

lu dans les DNA

Strasbourg / Place de l’Homme-de-Fer

« Ne sont-elles pas belles, nos façades ? »

La démolition de deux façades de la rue de la Haute-Montée dans le cadre du projet de rénovation du Printemps a été contestée hier après-midi sur la place publique.

En cette Journée européenne du patrimoine, on a fait cercle sous le soleil de la place de l’Homme-de-Fer. Doigts pointés, têtes en l’air. Les regards étaient tournés vers les deux façades du XVIIIe siècle promises à la démolition. Contemplée, plus spécialement, celle du 9 de la rue de la Haute-Montée, avec ses encadrements en grès présentant des moulures et des linteaux ornés de sculptures. En vedette, au 1er étage, les têtes féminines qui symbolisent joliment les quatre saisons.
« Ne sont-elles pas belles, nos façades », « Ne répétons pas le drame de la Maison Rouge » : devant la pharmacie, des panneaux présentaient l’histoire des lieux et plus précisément celle des deux immeubles dont la démolition est contestée.

Motion de soutien

Une histoire également présentée de vive voix par Maurice Heyer équipé d’un mégaphone et entouré de quelques dizaines de personnes. « Un acte inutile, un acte gratuit » : pour l’animateur du collectif, rien ne justifie des démolitions susceptibles de remettre en cause le label « Patrimoine mondial » décerné à la Grande île.
Les plus pressés étaient invités à signer une motion de soutien pétition et les membres du collectif se sont chargés d’édifier les passants. Parti pour inventorier sur le net tous les bâtiments et lieux de Strasbourg, Fabien Romary trouve l’affaire d’autant plus regrettable « qu’il ne reste plus beaucoup d’immeubles datant du troisième quart que XVIIIe siècle à Strasbourg ». Pierre Deutsch, en charge de la commission patrimoine des Amis du vieux Strasbourg évoque « une équation où le coût d’une restauration et la réduction de la surface commerciale représentent une valeur marginale par rapport à la perte patrimoniale ». Également ami du vieux Strasbourg, Jean-Pierre Rieb pointe la proposition de réutilisation des lignes de fenêtres : « La fonction d’une façade est de constituer une façade et non pas un décor. »
Dans le public, aussi, quelques politiques dont Jean-Emmanuel Robert (UMP) qui n’apprécie par le projet architectural de Biecher et invoque un « devoir d’ingérence de la municipalité ».

J.-J. B.

Note:

Bizarre, les DNA ont vu le politique J-E. Robert, de l’UMP, mais pas M. Bézu, du parti radical ni la conseillère régionale de Schiltigheim, Andrée Munchenbach, certes pas en odeur de sainteté au Journal…

On les reconnaîtra sur nos photos.