Fédération Grand-Est STOP déchets nucléaires

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COMMUNIQUE

Mardi 9 Novembre 2010

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La folie de l’enfouissement des déchets radioactifs à Bure. EAU… secours !

Le train chargé de poisons radioactifs aura au moins permis de mettre en lumière l’une des tares majeures de l’énergie nucléaire. La production et l’amoncellement de déchets, aussi radioactifs qu’ingérables, relance la question des fausses solutions préconisées par le cartel atomique international. Avec 58 réacteurs nucléaires, la France va se réveiller avec une sérieuse gueule de bois.

Que faire des déchets radioactifs à toxicité quasi éternelle ? Comment les gérer ? Ceux qui ont lancé le monde dans l’aventure électro-nucléaire ont longtemps affirmé que « plus tard » on trouverait des solutions aux déchets produits. Le « plus tard » ayant sans cesse été repoussé, les doctes gestionnaires n’ont rien trouvé de mieux que de se débarrasser de ces poisons violents en les enfouissant à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Cette pseudo-solution a, depuis, fait long feu, les pouvoirs publics découvrant ici et là s’être faits roulés dans la farine. Aux Etats-Unis ils viennent de stopper le projet de Yucca-Mountain, découvrant que l’existence d’une faille sismique avait été cachée. En Allemagne ils ne savent à quel saint se vouer face à des infiltrations d’eau massives dans le cimetière nucléaire souterrain de Asse, et ils viennent d’apprendre que sur le site de Gorleben des problèmes géologiques ont été tus. Et ici, en France ?

L’ennemi n°1 d’un enfouissement de déchets radioactifs, c’est l’eau. Cette eau qui corrodrait l’emballage des déchets, libèrerait alors les particules radioactives et les entraînerait au fil des circulations souterraines, contaminant de très vastes régions. A Bure (Meuse/Haute-Marne), l’agence des déchets radioactifs a répété, pendant des années, que le sous-sol était idéal car opportunément sec . C’était compter sans les compétences de géologues autrement plus libres (1) que ceux qui gagnent leur pain au service du lobby de l’atome (2) et la ténacité d’associatifs qui ont fini par faire avouer à l’agence des déchets radioactifs (Andra) qu’en réalité « le sous-sol de Bure contient des millions de m3 d’eau ». Ce qui d’ailleurs n’est que pure logique : la couche géologique supérieure, à Bure, étant composée de calcaire (oxfordien) et celui-ci étant truffé de gouffres et autres cavités, un tel faciès géologique ne peut que piéger l’eau. Et en quantités telles que, de temps immémorial, cette micro-région est localement qualifiée de « château d’eau ».

Aujourd’hui la zone de Bure est un bloc homogène, coincé entre deux fossés d’effondrement majeurs : le fossé de Gondrecourt-le-Château et la faille (vallée) de la Marne. Si, de folle aventure, le projet d’enfouissement allait à son terme, le sous-sol (à 500 mètres de profondeur) se verrait transformé en véritable gruyère de par la multitude de galeries creusées (emprise de 4 km sur 4km). Le bloc n’étant alors plus homogène il subirait les effets de séismes réguliers se produisant à seulement à quelques dizaines de km (3). Il verrait se rouvrir des failles et micro-failles colmatées, drainant et entraînant alors les eaux supérieures vers le cimetière radioactif souterrain. Or, les couches géologiques de la région de Bure n’étant pas horizontales mais inclinées vers l’Ouest, les circulations d’eaux souterraines porteraient essentiellement et irrémédiablement leur contamination vers la vallée de la Marne, qui de là diffuserait sur tout le Bassin Parisien (4). Non seulement les trains et les camions charrient les poisons radioactifs mais les rivières et les nappes phréatiques aussi (5).

Si l’enfouissement des déchets radioactifs est un pari sur l’avenir, et donc une folie, à Bure c’est un crime qui se prépare…

Déchets nucléaires : arrêter d’en produire, surtout ne pas enfouir !

Sortir, en urgence, du nucléaire. C’est possible, dès aujourd’hui, par une réelle volonté politique d’efficacité énergétique, de recours aux renouvelables, de réflexion sur la consommation

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Quand Jean Rostand disait : “l’obligation de subir nous donne le droit de savoir”

nous répondons en écho : “ne plus subir, à présent agir !”

Prochaine actualité :

ne pas se leurrer par 3 pseudo « enquêtes publiques » que lance l’Andra dans la région de Bure,

dénoncer pour bloquer l’engrenage infernal mis en place

(1) saluons ici le travail tenace et remarquable des géologues A.Godinot, A.Mourot, P.Huvelin, J.Muller (repris actuellement par C.Kossura)

(2) on voit, ici comme ailleurs, que la réalité démonte le mythe claironné : « il y a unanimité des scientifiques pour l’enfouissement des déchets radioactifs »

(3) dans les Vosges, comme celui de Saint-Dié qui le 22 février 2003 s’est ressenti dans un rayon de 200 à 300 km

(4) la complexité de l’hydrogéologie locale-régionale laisse à penser qu’une partie des contaminations suivrait également le Bassin Mosan (Meuse), et de là tout son aval

(5) la contamination du Bassin parisien pourrait se trouver renforcée par un autre cimetière nucléaire, en surface celui-là, situé à Soulaines-Morvilliers (Aube), ainsi que par un autre projet d’enfouissement (déchets radioactifs dits FAVL) que les pouvoirs publics tentent d’imposer depuis deux ans dans le Grand Est du pays (en vain jusqu’à présent en raison de l’opposition résolue des populations)