Fédération Grand-Est STOP déchets nucléaires
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Note INFO
Mardi 16 Novembre 2010
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« Décider ensemble »… comment rouler des riverains dans la farine
L’association « Décider ensemble » organise demain mercredi 17 novembre une rencontre hautement stratégique, dans le cadre de ses « Petit déjeuner ». Le sujet est de taille, faire accepter l’implantation d’un cimetière nucléaire destiné aux pires déchets radioactifs. Les outils sont annoncés, dialogue et concertation, notions clés pour faire passer tout projet d’importance (cf la méthodologie pour la réforme des retraites). « Décider ensemble », et pourtant la réunion baigne dans la discrétion la plus complète. Qu’est-ce qui se cache-t-il derrière la porte ?
Une démocratie d’apparence et qui commence à craquer de partout
« Décider ensemble », qui se présente « Association nationale pour la concertation entre décideur et citoyen. Créer une culture de la décision partagée » poursuit : « Malgré la multiplication des procédures et des outils de concertation, jamais pourtant l’écart entre les aspirations de nos concitoyens et les décisions prises par les acteurs de l’aménagement ne semble avoir été aussi important. C’est un vrai problème culturel dans notre pays qui met en question notre méthode de décision. Plutôt que de vouloir les modifier par le haut, le pari de « Décider ensemble » est de changer en douceur notre culture et nos pratiques en matière de concertation. C’est pourquoi cette association a vocation à devenir, à l’exemple de bon nombre de nos homologues étrangères, le carrefour des expériences et des méthodes (…) » Ça alors ! Ainsi donc voilà une association -« Décider ensemble » (1)-, pilotée-présidée s’il vous plaît par un élu député, qui confirme de manière cinglante ce que dénoncent depuis un bail les collectifs de citoyens et d’élus en résistance à la pseudo gestion des déchets nucléaires. Oui, les outils participatifs existent, s’accumulent même (CLI-CLIS, enquêtes publiques, débats publics…) mais avec quels résultats, avec quels objectifs sinon celui de « faire croire que » ? Les populations riveraines du projet BURE (Meuse et Haute-Marne) ont vécu ces sinistres comédies, tandis que leur est obstinément refusée une consultation directe (référendum ou autre) pourtant demandée par une pétition regroupant 40 000 signatures locales…
Un « Petit déjeuner » fort de café
« Déchets radioactifs : quelle place pour le dialogue ? » : le sujet de cette rencontre laissait augurer une sympathique concordance avec les buts affichés de l’association (cf § ci-dessus). Las, pour qu’il y ait dialogue ne faut-il pas deux parties ? Si d’un côté on découvre Andra(2)-Areva-Etat, de l’autre on reste sidéré par l’absence de celles et ceux qui sont concernés au premier chef, les riverains des poubelles nucléaires ou les associations locales. Si l’on peut se demander pourquoi France Nature Environnement (FNE) n’a pas décliné l’invitation au profit des associations spécifiques, la présence du Comité Local d’Information et de Suivi de Bure (CLIS) surprend, elle, au plus haut point. Que fait donc là ce CLIS ? Pourquoi pas, s’il jouait le rôle qui devrait être le sien, celui d’un organisme réellement indépendant, interface regroupant toutes les composantes sociales autour de Bure. Or, il fut tour à tour caution démocratique, voix de son maître (présidé par un préfet, représentant de l’Etat), potiche (présidé par le député C.Bataille), et plus que timoré aujourd’hui. Bien pire : que fait là le CLIS alors CEDRA et EODRA, membres de son Conseil d’Administration (3), peuvent témoigner que le CA non seulement n’a pas été saisi pour faire le choix de son (sa) délégué (déléguée) à cette réunion mais qu’il n’a aucunement été informé de l’invitation, et qu’il n’a donc même pas débattu de la participation (ou non) du CLIS à cette réunion pipée.
Dialogue ? Décider ensemble ? Voilà, par ce « Petit déjeuner », des illustrations qui ne peuvent pas être la tasse de thé que de vrais démocrates.
B. Pancher, un député-président tout en transparence, ou en apparences ?
Le député Bertrand Pancher, président de « Décider ensemble », est souvent décrit (se décrit ?) comme le chantre de la démocratie participative. Soit, mais les promesses n’engageant que celles et ceux qui y croient c’est aux actes que l’on se doit de juger. Mauvaise pioche pour commencer, voilà un rendez-vous demain qui occulte complètement les intéressés (populations riveraines de Bure) et ça n’est que par une « indiscrétion » que les associations ont eu vent de cette réunion. Second acte : dans la région de Bure, et ce depuis de longues années, la « Concertation entre décideur et citoyen » déclamée par le président Pancher n’est nullement appliquée par le député local…. B.Pancher. Troisième éclairage : courent actuellement dans le secteur de Bure trois enquêtes publiques majeures puisqu’ayant trait à la prolongation d’autorisation du « laboratoire » de l’Andra. Publicité, participation, concertation ? Réponse : NEANT ! Et les questions sont nombreuses…
Voilà la réalité sordide d’une démocratie travestie et qui atteint des limites inacceptables
(1) http://www.deciderensemble.com/
(2) représentée ici par le député Gonnot, qui a montré son vrai visage à l’occasion du débat public « déchets nucléaires »
(3) tous deux membres de la Fédération Grand-Est STOP déchets nucléaires
Annexe > PROGRAMME « Déchets radioactifs : quelle place pour le dialogue ? »
8h30 Introduction du neuvième petit-déjeuner de Décider ensemble
Bertrand PANCHER, Président de Décider ensemble, Député de la Meuse
8h35 Etude de cas : La concertation pour la réalisation d’un centre de stockage de déchets radioactifs
François-Michel GONNOT, Président de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), Député de l’Oise
8h45 Mise en perspective
Laetitia COLON, Responsable scientifique du Comité local d’information et de suivi (CLIS) du laboratoire souterrain de l’Andra en Meuse Haute-Marne
Maryse ARDITI, Responsable Risques et impacts industriels de France Nature Environnement (FNE)
Pierre-Lionel FORBES, Directeur Waste Development Solution, AREVA
Thomas BRANCHE, Sous-directeur de l’industrie nucléaire, Direction générale du climat et de l’énergie, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM)
9h05 Débat et propositions
9h55 Conclusion
Bertrand PANCHER
Déchets nucléaires : arrêter d’en produire, surtout ne pas enfouir !
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Quand Jean Rostand disait : “l’obligation de subir nous donne le droit de savoir”
nous répondons en écho : “ne plus subir, à présent agir !”
ET à Strasbourg,après le passage (non-déclaré) du train de Castors radioactifs,messieurs
Riess et Bigot n’ont toujours rien déclaré ,publiquement?