Tribune libre

*Combattons l’exploitation et l’instrumentalisation du corps!!!*

*Appel à la mobilisation contre l’institution Miss potiches!*

Face à l’absence totale de discours critique quand aux contenus politiques machistes que véhicule l’élection de miss France, nous étions une dizaine dans la rue ce lundi 22 novembre.

Initialement était prévue une séance photo, un tournage de clip dans une rue très commerçante de Caen. A notre arrivée, bruyamment contestataire, les miss se sont cloitrées dans un magasin une heure durant, le temps pour nous d’interpeller les passants, provoquer quelques discussions houleuses, et peaufiner nos slogans . Pendant ce temps les Barbies chantaient Michel Sardou, « femmes des années 2010 » , no comment…

De leurs côtés, les pro-miss étaient nombreux et nous ont ressorti les vieilles rengaines haineuses « mal baisées », « boudins », « vous êtes jalouses parce que personne ne veut vous prendre »… Ces insultes sexistes montrent la puissance du diktat de la beauté marchande et de la violence du conformisme: ferme ta gueule et rentre dans le rang!

Les journaleux quant à eux, ont détourné la critique globale que nous portions contre un système patriarcal et marchand pour ne retenir qu’une attaque contre les miss et leur manque d’intelligence, montrant une fois de plus l’impossibilité d’apporter du fond dans le monde médiatique.

Se revendiquer féministe est décidément toujours aussi subversif, et prouve bien la nécessité de continuer la lutte….

*Appel a manifestation féministe

*Samedi 4 novembre à 18H*

*Caen – hôtel de ville*

C’EST BIENTÔT NOËL MAIS NOUS NE SOMMES PAS DES DINDES!

Compagnons de toutes formes et de toutes beautés, c’est le moment de sortir les armes : les Miss (alias la milice nationaliste Barbie-zombie) tentent de prendre possession de nos rues…

*Mais, au fait, c’est quoi une Miss ?*

Jadis, avant d’être Miss, c’était un être humain, propriétaire de son vagin, avec peut-être des rêves et des émotions. Mais au fur et à mesure des années, elle a été vidée de toute sa substance créative et subversive, pour devenir ce corps creux, façonné par l’attaque constante des pouvoirs en place, le patriarcat et le capitalisme…

Les Miss, ce sont les femmes telles que les souhaite le patriarcat : de magnifiques femmes objets, incarnées dans ces corps soumis sans profondeur ni émotion, affichant perpétuellement un sourire vide de toute humanité, censé nous faire briguer la condition de femme esclave.

Les Miss, on ne leur demande pas de penser, juste de bien faire bander.

Les Miss offrent des corps plastiques mesurables et identiques qui ne sont plus qu’objets à évaluer, acheter ou vendre. Marchandises parfaites, dans notre monde aseptisé.

Les Miss ce sont les soldates de la dictature d’une certaine norme de la beauté.

*Nous, on rejette ce monde.*

Nous, on trouve qu’on est vachement belles et vachement beaux, parce qu’on cherche à libérer nos corps de ces prisons morbides.

On n’a pas envie d’être lisse mais de lire nos histoires dans nos chairs, que le temps, nos luttes, nos amours, nos tristesses laissent des marques, des traces, et que l’on puisse se les raconter.

On n’a pas envie de se pourrir de plastique pour devenir identiques, vendables. C’est beau aussi les rondeurs, les failles, les cicatrices, parce que c’est unique, inchiffrable.

On a envie, aussi, de bander, de faire bander, mais en refusant de limiter nos imaginaires à une sexualité où l’homme viril et hétéro est roi.

*Nous, on se revendique féministes et libertaires,*

*dans nos esprits, nos tripes et nos tétons,*

*alors les Miss, on les emmerde et le patriarcat et le capitalisme avec!*

Des copines, des copains