Entre novembre 2007 et août 2009, le Centre des Hautes Etudes de l’Armement (CHEAr), sous l’égide de la Direction Générale de l’Armement (DGA)1, a piloté une étude sur les « nouveaux rassemblements de personnes ». Inscrite au catalogue des études prospectives de défense à caractère politico-militaire, économique ou social (EPMES) sous le numéro 2007/061, cette étude a été lancée par le Centre de Prospective de la Gendarmerie Nationale (CPGN) pour déterminer et analyser les nouvelles formes de regroupements de personnes dans l’espace public. Pour le ministère de la Défense, l’enjeu de cette étude est de taille, car il s’agit de mieux connaître les nouvelles formes d’action collective, leur « typologie, les caractéristiques de la mobilisation, leurs modes de fonctionnement, le mode de constitution des groupes, les tendances futures et les réponses policières apportées (dimension comparative) ». L’objectif étant « d’adapter les modes d’action et moyens à engager ».
Pour mener cette étude, le CPGN et la Délégation à la prospective et à la stratégie (DPS) ont fait appel à un sociologue de l’université de Toulouse – Mirail, chercheur au Centre d’étude et de recherche Travail Organisation Pouvoir (sic!), spécialisé en sociologie des organisations et du management, en sociologie de l’emploi et des professions, diagnostic social d’entreprise/Normes, règles et systèmes de gestion : Normand Filion2. Ce rapport édifiant de 150 pages, pour lequel l’Etat a déboursé 29 876,06 euros (voir ici à l’Annexe 2) et qu’on ne trouve pas sur Internet (mais qu’on a trouvé quelque part sous un buisson), a pour intitulé “Il n’y a pas de raison pour que cela s’améliore ; Les nouveaux rassemblements de personnes : enjeux et perspectives“.
Dans le cadre de cette recherche, le commis « sociologue » a bénéficié du concours actif d’un certain nombre d’officiers du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG, 12 jours d’immersion), de gendarmes mobiles (4 jours d’immersion dans l’escadron 12/6 de Lodève, Montpelliers) et de CRS (5 jours d’immersion), mais aussi de services d’ordre syndicaux (2 demies journées d’immersion) et d’une « taupe » (infiltrée parmi des « caillasseurs » de banlieue).
Finalisé en août 2009, le rapport sert désormais de support de formation et d’étude au Centre de Recherche de la Gendarmerie Nationale (CRGN) et à l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN), soit disant dans une “approche exclusivement sociologique” (croyons les sur parole!), comme ce fut le cas le 24 avril dernier au Centre d’Etudes Supérieures de la Gendarmerie (CESG).
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