Liberté Quotidien national d’information (Algérie)
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Si l’ancien maître de Carthage a été plus rapidement emporté par la contestation populaire, le raïs paraît, lui, plus résistant, car mieux rodé à ce genre d’exercice de répression contre un peuple, qui endure les pires conditions de vie.
Sept jours de manifestations n’ont pas suffi à déquiller le “Pharaon”, qui s’est apparemment fait une carapace difficile à percer en trente années de pouvoir. Il fait la sourde oreille aux clameurs de la rue revendiquant son départ pur et simple. La pratique du pouvoir étant devenue chez lui une seconde nature, dont il ne s’imagine guère éloigné, Hosni Moubarak tergiverse dans l’espoir d’affaiblir cette déferlante de protestation. À l’instar du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali dans les premiers jours de la Révolution du Jasmin, il a sacrifié tout ce qui pouvait l’être, notamment le gouvernement, pour se maintenir. Il s’entoure même des généraux puissants de son armée, dont il a toujours gardé les rênes entre les mains en conservant pour lui le titre de gouverneur militaire du pays. Si l’ancien maître de Carthage a été plus rapidement emporté par la contestation populaire, le raïs paraît, lui, plus résistant, car mieux rodé à ce genre d’exercice de répression contre un peuple, qui endure les pires conditions de vie. Ainsi, si Ben Ali a été lâché par son armée, Moubarak se fait, jusqu’à preuve du contraire, obéir au doigt et à l’œil par les militaires. Il faut croire qu’il s’est bien préparé pour ce genre d’exercice, lui qui connaît parfaitement les dessous de la société égyptienne.
En effet, il a dû se douter que ceux qui vivotent avec moins de deux dollars par jour ne pouvaient accepter éternellement ces conditions de vie inhumaine. Et ce qui devait arriver arriva avec cette vague anti-Moubarak intarissable depuis une semaine maintenant, dont les acteurs affirment qu’ils ne se contenteront que du départ de Hosni Moubarak. Reste à savoir s’il parviendra à duper ces millions de manifestants, qui bravent tous les jours le couvre-feu et dont plus d’une centaine ont déjà donné leur vie pour qu’il “dégage” lui aussi comme Zine El Abidine Ben Ali.