Séisme au Japon : un avertissement pour Fessenheim ?
A la suite du tremblement de terre au large des côtes du Japon, 11 des 55 réacteurs nucléaires que compte le Japon se sont automatiquement stoppés. Ce qui signifie que les réactions de fission à l’intérieur du réacteur ont été arrêtés, mais que le combustible hautement radioactif doit continuer à être refroidi (la température à l’intérieur d’un réacteur nucléaire est voisine de 300°). Pour ce faire, l’eau du circuit de refroidissement primaire doit continuer à circuler, grâce à des pompes qui fonctionnent à l’électricité. Dans la mesure où les réseaux électriques ont été endommagés par le séisme ou le tsunami qui a suivi, ce refroidissement n’est plus assuré. La conséquence normale est une possible fusion du cœur de la centrale, ce qui mène inévitablement à une réaction en chaîne incontrôlé pouvant mener à une catastrophe similaire à celle de Tchernobyl en 1986.
L’autre risque concerne bien évidemment une rupture des tuyauteries du circuit de refroidissement, voire une fissure dans le réacteur lui-même, menant – outre le risque de réaction en chaîne – au relâchement de radioactivité dans l’environnement.
A l’heure actuelle, il semble bien qu’au moins deux réacteurs (dont Fukushima 1) soient impliqués. La situation pouvant évoluer rapidement, personne ne peut prévoir l’issue finale de cette catastrophe. Par précaution, des dizaines de millier de personnes ont dû être évacuées, ajoutant à la confusion.
La Japon a demandé l’aide des USA pour comprendre et –si possible contrôler- la situation. Belle illustration de l’image que peut avoir l’expertise française en ce domaine.
Déjà en 1999, la centrale du Blayais (en Gironde) avait échappé de peu à la fusion totale du cœur nucléaire, après l’inondation due à la tempête du 26 décembre.
On ne peut que rappeler que la centrale nucléaire de Fessenheim est située en zone sismique avérée, qu’elle se situe en-dessous du niveau du Canal d’Alsace, et que EDF a reconnu que plus de 200M€ par réacteur seraient nécessaires pour le rendre mieux résistante aux séismes
(alors que les centrales japonaises sont censées résister aux plus grands séismes connus de l’archipel) et que la même EDF a considéré qu’une inondation de la centrale (menant à une perte d’alimentation électrique) était impossible.
On ne peut que rappeler que le Tribunal Administratif de Strasbourg, a entre autre reconnu ,ce mercredi, que la résistance aux séismes de Fessenheim n’était pas établie, mais que ce fait n’était pas suffisant pour fermer la centrale.
Le tremblement de terre au Japon et ses conséquences dramatiques sont là pour faire la preuve de l’aveuglement coupable des autorités françaises dans le domaine de la sécurité nucléaire.
Faudra-t-il attendre une catastrophe similaire pour comprendre que la centrale nucléaire de Fessenheim n’aurait jamais dû être construite et doit être arrêtée le plus vite possible ?
Pour Stop Transports-Halte au Nucléaire,
Jean-Marie Brom, Rémi Verdet
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