Le rapport Goldstone est-il “nul et non avenu“?

Les Dernières Nouvelles d’Alsace ont publié – voir plus bas- dans leurs éditions du 20 mai un “Point de vue” d’un partisan d’Israël, Michel Gurfinkiel,  qui prend sa part, avec  retard, sur l’événement, à la campagne mondiale de dénigrement du juge Goldstone, auteur principal, mais pas le seul, du rapport connu sous son nom, concernant les “crimes de guerre” et “peut-être contre l’humanité” – le mot peut-être a sauté chez Gurfinkiel et dans les DNA,- commis à Gaza pendant l’opération Plomb fondu.

En réponse, voici ce qu’en dit une des 12 inculpé(e)s au procès (encore à venir après plusieurs reports) des boycotteurs de Mulhouse.

En défense du rapport Goldstone

On ne connaîtra jamais les raisons pour lesquelles le juge Richard Goldstone s’est rétracté, mais ce revirement est apparu après 18 mois d’une campagne incessante d’intimidation et de diffamation du juge. Suit maintenant une campagne internationale pour délégitimer le rapport, le rendre «nul et non avenu».

Le rapport Goldstone n’est pas le rapport de Richard Goldstone. C’est le rapport de l’ONU.  Comme c’est toujours le cas dans les grandes organisations c’est un rapport collectif et les autres enquêteurs ne se sont pas dédits.

Concernant les crimes de guerres et crimes contre l’humanité personne n’a oublié ces images épouvantables de civils massacrés, empêchés de s’enfuir, pris au piège d’un massacre programmé. Des menaces explicites lancées par le gouvernement israélien ont en effet précédé l’offensive.

L’opération «Plomb durci» a commencé par le massacre de plus de cent policiers palestiniens. Ils n’étaient pas des terroristes, mais de jeunes recrues recevant leur diplôme en présence de leurs familles.  Ils ont été ciblés, repérés dans la cour de l’école de police par des drones puis bombardés. Ont suivi trois semaines de calvaire pour les Gazaouis. Le rapport 2011 que vient de publier Amnesty international rappelle les faits : «l’offensive militaire de 22 jours menée à Gaza qui a tué près de 1400 Palestiniens, dont plus de 300 enfants». Sans compter les milliers de blessés dont certains sont restés gravement handicapés. Si ce ne sont pas des crimes qu’est-ce que c’est ?

A quoi sert cette campagne de délégitimation ?

M. Gurfinkiel répond lui-même : le rapport «peut dissuader Israël de s’engager dans des opérations militaires …».

A l’inverse, l’impunité le pousse au crime et conduit inévitablement Israël à l’isolement car sa politique est de plus en plus insoutenable. Et c’est bien l’impunité qui est recherchée dans cette campagne comme l’article le précise : éviter «des sanctions», «des poursuites contre des dirigeants politiques ou militaires», les campagnes de boycott économique…».

L’impunité a toujours été justifiée par le droit d’Israël de se défendre et M.  Gurfinkiel utilise encore cette ficelle peu crédible, «les opérations militaires essentielles à sa sécurité». Mais pourrait-il nous renseigner sur le droit des Palestiniens à se défendre contre la dépossession de leur terre ?

Personne n’a cru qu’Israël, protégé par les Etats-Unis, serait sanctionné pour ses crimes commis à Gaza, mais finalement, la campagne de délégitimation internationale donne une nouvelle vie au rapport de l’ONU.

Et c’est précisément parce que les gouvernements ne font rien pour sanctionner tous ces crimes, assassinats mais aussi colonisation, que la société civile internationale s’est engagée dans l’action, en particulier par la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions. Il aura fallu cependant les massacres de Gaza pour que la campagne prenne l’ampleur qu’elle connaît.

Il reste à souligner qu’en qualifiant Israël d’Etat juif, M. Gurfinkiel fait un amalgame avec lequel tous les Juifs ne seront pas d’accord.

http://jplpboycott.canalblog.com/archives/2011/05/21/21189555.html

Extrait de Wikipedia

Réactions des autres rapporteurs[modifier]

L’avocate pakistanaise Hina Jilani

Le 14 avril 2011 les 3 autres co-auteurs du rapport (Hina Jilani (en), Christine Chinkin (en) et Desmond Travers (en)) publient un communiqué commun critiquant la rétractation de Richard Goldstone, affirmant que le rapport est juste et qu’Israël n’a pas su démontrer que les tirs sur des civils n’étaient pas délibérés34 (point sur lequel Goldstone se rétracte). Ils accusent Goldstone de « dénaturer les faits » , démentent ses assertions et affirment qu’elles sont « le fruit d’une intense pression politique » 35. Dans une interview accordée au Middle East Monitor, Hina Jilani, avocate des droits de l’homme qui faisait partie de la commission Goldstone, a contredit les dernières affirmations du juge. Elle affirme : « Au final, le rapport n’aurait pas été différent de ce qu’il est. » Selon elle, il reste une pièce importante « qu’aucune procédure acceptable n’invaliderait […]. Si cela arrive, ce serait vu comme une décision suspecte ». Elle insiste également sur le fait que rien dans la tribune à travers laquelle Richard Goldstone se rétracte ne pourrait ébranler l’objectivité du rapport initial36.