Nous sommes citoyens montpelliérains. Nous alertons les spectateurs et artistes du Festival Montpellier Danse. Nous ne le faisons pas par plaisir de perturber celui-ci. Nous avons conscience de sa valeur. Nombre d’entre nous aiment à le fréquenter. Et sans doute le choix, cette année, d’y dérouler le tapis rouge pour la danse israélienne a-t-il été fait bien avant que ne survienne le mouvement des révolutions arabes.
Il n’empêche : le résultat est là, si incongru, entre ridicule et provocation, de fixer sa boussole sur Tel-Aviv, quand toute l’attention internationale est focalisée par les événements survenus sur la rive sud de la Méditerranée. Or un tel choix, si peu clairvoyant, ne tient pas du hasard malencontreux.
Depuis des décennies, la direction politique montpelliéraine développe, de manière systématique et outrancière, une politique de soutien à Israël. Cela a tenu d’une culture aux racines colonialistes, à l’option sioniste, et à un clientélisme aux forts relents communautaristes, longtemps synthétisés par Georges Frêche. L’un de ses rendez-vous annuels : la fête de la Jérusalem réunifiée par l’occupation, capitale déclarée par les sionistes en 1949 comme irrévocable et éternelle de l’Etat d’Israël, au mépris de toutes les décisions internationales et de la propre politique des autorités françaises.
Georges Frêche n’a jamais montré la moindre gêne pour enrôler le domaine culturel dans ce sens. On se souvient de la façon dont il réserva un discours presque offensant au réalisateur palestinien Rachid Mashrawi, magnifique lauréat de l’édition 94 du Festival de cinéma méditerranéen. Et que dire de sa fierté « d’avoir fait de Montpellier un poste avancé de Tsahal (l’armée de l’Etat israélien) » dans un discours inaugural du Festival Montpellier Danse 2006, au prétexte que la compagnie invitée était israélienne ?
Citoyens de cette ville, nous voulons une Montpellier méditerranéenne résolument ouverte, respectueuse des diversités – à commencer par la variété intercommunautaire qui fait le sel de cette cité –, une Montpellier activement solidaire des peuples en lutte et populations opprimées, à commencer par les Palestiniens sous le joug de l’occupation étrangère depuis plus de six décennies.
La programmation israélienne du Festival Montpellier danse 2011 témoigne d’une exception montpelliéraine, de son aveuglement qui la place à rebours de l’histoire, qui exacerbe les tensions, et avec laquelle il faudra rompre urgemment.
En l’état actuel des choses, nous appelons les citoyens montpelliérains à participer activement au boycott culturel en refusant de collaborer et d’assister à des spectacles qui font la promotion de l’état d’Israël
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