7h30, ce matin, rue de Westhoffen, à Strasbourg Montagne-Verte, dont l’adjoint et conseiller général élu récemment, Eric Elkouby, était bien entendu absent, comme tout autre membre de la municipalité, au moment où, devant les médias et quelques militants de la solidarité, de Don Quichotte, du Dal, du Mrap, et des associatifs dont Regain, les membres des familles expulsées empilaient sur le trottoir, contre la façade du n°17, toutes leurs affaires, valises, matelas, chaises, casseroles, vaisselle, ordinateur, sans oublier les jouets des enfants.
Ces familles, de Rroms hongrois- mais les jeunes enfants sont français, puisque née en France, y compris deux bébés de 6 et 2 mois, sont à Strasbourg depuis plus de 10 ans, car elles faisaient partie du groupe de 56 personnes qui avaient fui la Hongrie, suite aux mauvais traitements qu’ils subissaient déjà à l’époque dans leur pays d’origine. C’étaient les Rroms de Zamoly, que la ville de Strasbourg avait accueillis dans une maison à Koenigshoffen derrière l’église Saint-Joseph et dont Georges Yoram Federmann et sa femme, assassinée depuis, s’étaient occupés.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts du Danube (et les pogromes continuent) et de l’Ill. Mais la précarité est toujours le lot de ces familles. Elles étaient dernièrement hébergées rue de Westhoffen, depuis novembre dernier, dans un immeuble en mauvais état et promis , paraît-il, à la démolition -dans combien de temps?-. La fenêtre remplacée par des planches de bois qu’on voit sur une photo était déjà dans cet état quand ils sont arrivés!
Les personnes présentes ne comprennent pas la politique de la ville de Strasbourg, du Conseil général ni de la préfecture qui, comme le dit Renaud Engel, des Enfants de Don Quichotte, semblent tous se renvoyer la balle en organisant la précarité renouvelable des conditions d’hébergement de ces familles bien intégrées qu’on ballotte de droite à gauche, au gré des “fermetures hivernales”, des logement très dispendieux en hôtel ou dans des habitations promises à la démolition quelques mois après.
Aucun élu de la ville, du conseil général ou de toute autre instance soi-disant responsable n’était d’ailleurs présent jusqu’à 9 heures, heure à laquelle nous avons quitté les lieux. seuls deux fonctionnaires de la police, du DIG, étaient discrètement garés à l’abri des regards et un employé du gaz était intervenu dans une autre cage d’escalier.
familles Rroms à la rue 5 Attila
La camionnette, prêtée par un groupe théâtral, remplie à ras bord, ne suffisait pas à abriter les affaires des familles, ni le petit véhicule. Et personne ne savait où ces personnes, dont des enfants en bas âge, allaient passer la nuit prochaine.
Un associatif faisait remarquer qu’un hébergement de type associatif ne revenait qu’à 10 € seulement, encadrement compris, alors que la location de chambres d’hôtels est bien plus chère. Et pourquoi ne pas avoir un stock d’appartements loués sur des années ce qui reviendrait bien meilleur marché? C’est comme si les instances élus préféraient bricoler en organisant la précarité aux frais du contribuable!
En arrivant, un peu après 7h, on avait demandé à un habitant où se trouvait le n° 17 peu visible depuis la rue. Il nous a répondu en montrant du doigt: “C’est ce bloc là, celui où habitent les sauvages“…
familles Rroms à la rue 7 Regain
On nous a raconté ensuite que des jeunes du quartier attaquaient parfois les familles et que la police était déjà intervenue. Qui sont “les sauvages“?
Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme
http://www.ldh-france.org/IMG/pdf/CP_Le_mepris_version_finale.pdf
[…] http://la-feuille-de-chou.fr/archives/25568 […]
Quand les familles sont sans papier, la Préfecture refuse de les loger ailleurs qu’ en Centre de Rétention Administrative.
Quand les familles ont des papiers, elles se retrouvent à la rue en été.
On amuse le citoyen-la citoyenne.
Qui est en responsabilité de la chose publique?
Y a-t-il encore des services sociaux?
Comment se fait-il que tout un chacun doive s’improviser travailleur social, avocat au TA ou squatteur pour faire face aux carences croissantes des autorités dans ces situations contraires aux droits de l’homme?
Gadjo dilo!