Autoritarisme
Le sénateur-maire de Strasbourg Roland Ries, passe souvent pour un mou centriste et consensuel.
Un épisode actuel peut faire réviser ce jugement hâtif.
Il vient de retirer sa délégation d’adjoint à Chantal Augé, issue, comme on dit, de la société civile.
Motif?
Son appartenance à Anticor, une association de lutte contre la corruption en politique.
Les remous ne vont pas s’arrêter là, car d’autres membres du conseil municipal, du PS ou des EELV, appartiennent aussi à Anticor. Or le maire est décidé à resserrer les boulons. Un vote aura lieu sur la fin de délégation de Chantal Augé. Les Anticor sont au pied du mur!
Pendant ce temps, la droite, dont un des membres appartient aussi à l’association, se marre et se frotte les mains.
Le premier qui prétend que être contre Anticor c’est être pour la corruption fait preuve de très mauvais esprit!
Peut-on rappeler au maire que l’engagement de solidarité, on n’ose dire allégeance, des membres du conseil municipal, ne vaut que pour le vote du budget annuel?
Autoritarisme (bis)
Pour la première fois depuis le grève des mineurs de Lorraine en 1963, un gouvernement appelle la gendarmerie et la police pour briser une grève de travailleurs du secteur privé.
Pourtant, la veille même de l’intervention, le journal télévisé nous expliquait que tous les vols étaient assurés à Roissy et que le seul désagrément pour les passagers était une attente d’une heure aux portiques de sécurité.
Et le lendemain, alors que des policiers de la PAF, sous l’œil de gendarmes, assuraient les contrôles aux côtés de quelques non-grévistes, on nous informait que le temps d’attente était quasi égal.
C’est la preuve que l’intervention des dites forces de l’ordre relève bien plus d’une gesticulation politicienne où il s’agit d’assurer l’ordre de manière énergique que du souci pour ces pauvres familles de vacanciers retenus, attention les gros mots, en “otage”.
De même que la politique xénophobe d’État, cette politique sécuritaire ne vise qu’à concurrencer l’extrême-droite aux prochaines élections présidentielles. D’ailleurs c’est le même ministre, Claude Guéant qui se charge des deux dossiers!
Lois mémorielles
L’Assemblée nationale vient de voter une nouvelle loi mémorielle qui permet de criminaliser la négation du génocide des Arméniens par l’empire ottoman pendant la première guerre mondiale.
L’historien Pierre Nora, rappelait récemment à Strasbourg son opposition, ainsi que celle de nombreux historiens, à cette avalanche de lois mémorielles.
Ce n’est pas aux politiques d’écrire l’histoire! Et la recherche en histoire, comme dans toute science, a besoin de la liberté de pensée et d’expression.
Bien entendu, pour nous, la question n’est pas de savoir si ce génocide a eu lieu; tant les faits sont avérés. Mais pénaliser toute question qu’on peut légitimement se poser, c’est empêcher le progrès de la recherche historique.
Pierre Nora rappelait d’ailleurs que la question était la même, comme pour Pierre Vidal-Naquet, et bien d’autres, que pour la détestable loi Gayssot qui concerne la négation du génocide nazi des Juifs.
Depuis, le législateur a ajouté, l’esclavage dans les crimes contre l’humanité avec la loi dite Taubira.
Pourquoi la liste s’arrêterait là?
D’ailleurs, les choses n’ont pas trainé, puisque parmi les conséquences en guise de riposte du gouvernement turc, en boomerang, voilà que la France est accusée à son tour de génocide commis pendant la guerre d’Algérie!