L’université lorraine sera-t-elle à la fois publique et théologique?
L’université de Lorraine résultera de la réunion des cinq universités de Nancy et celle de Metz. Pour sa constitution, qui est actuellment en débat dans les conseils, un problème inattendu a surgi. A Strasbourg, il y a un séminaire et des facultés de théologie mais à Metz la faculté de théologie sert de séminaire. Des universitaire nancéiens étaient perplexes à l’idée d’intégrer le séminaire de Metz. Ils ne savaient pas encore qu’ils devront former en outre les séminaristes de Toul, St Dié et Nancy. Au début des années 2000, pour obvier aux inconvénients de la loi de 1905 qui interdit le financement de leurs séminaires, les évêques de Toul, St Dié et Nancy les ont judicieusemnt transférés à Metz où ils sont financés au titre du concordat. J’avais fait interroger M. SARKOZY , alors ministre des cultes, par J -L DUPONT , député PS de Verdun, au sujet de cette violation caractérisée de la loi de 1905 . J -L DUPONT m’a transmis une belle réponse de SAROZY avec sa signature autographe:” Ce problème qui retient toute mon attention, que je mets à l’étude… . Avec mes amitiés” L’étude continue encore et l’Etat finance toujours illégalement et en silence. Il paraît que certains universitaires nancéiens s’interrogent à l’idée que leur université va devoir former les curés vosgiens meusiens etc. Certains ont repéré un danger supplémentaire plus subtil mais très réel . Dans cettre université il y aura dualité des sites c’est à dire qu’on pourra créer à Nancy des unités de théologie comme à Metz. Ce processus menacerait aussi, en fait, les autres universités publiques françaises.
Des surprises concordataires
Dans la liste des financements au titre du Concordat alsacien-mosellan ne retenons parmi les personnels rétribués (sans parler des adjoints et secrétaires) que ceux des clergés des trois cultes reconnus. Tous les contribuables français cotisent pour assurer le traitement des ecclésistaiques curés, pasteurs et rabbins d’ A-L . Lesdits terminent leur carrière à 2300€ par mois (3ème échelon des agrégés) même s’ils exercent dans une petite paroisse de la campagne bucolique du Bitcherland alors que leurs collègues du diocèse de St Denis doivent se contentent de 900€ même s’ils exercent leur apostolat dans un quartier immense, pauvre et violent . Est-ce juste? Même les athées les plus endurcis paient cet impôt religieux dénoncé au Congrès de la LDH de St Denis. N’est-il pas anormal et abusif que les Français financent en outre les séminaires de St Dié , Toul et Nancy hors concordat?
L’impôt religieux au titre du concordat d’ A-L viole les convictions de la grande majorité des Français. Il est abusif, injuste, immoral et scandaleux. Pourquoi Nicolas SARKOZY, grand abolisseur des priviléges, ne veut pas chercher là des économies alors que dans ce cas ils sont totalement abusifs ?. Le Concordat n’a aucune justification. C’est un fait significatif que des curés mosellans de la vallée sidérurgique de la Fentch ont demandé l’abolition du Concordat dans les années 60. Mgr SCHMITT lui-même avait envisagé de faire de même au début de sa charge; il en fut dissuadé par son chapître. Si des religieux mosellans l’ont dénoncé n’y a-t-il pas une grande paresse intellectuelle et une résignation de la part des non-croyants et même des croyants chrétiens français à se taire sur ce scandale? Quel risque y a -t-il à dénoncer de tels abus? Alors qu’en se taisant on tolère un abus grave.
Je ne demande pas l’abolition du concordat
Il me semble que ceux qui le font encore aujourd’hui n’ont pas bien réfléchi à la question. Ils demandent dans le vide l’impossible et, ce faisant, ils contribuent involontairement à sa consolidation. Ce traité international ne sera pas renégocié à brève échéance. Je ferai cette demande quand J-L MELANCHON sera président de la République et Marie- George BUFFET ministre des cultes. Ce qu’il faut c’est demander dès maintenant l’abolition de l’impôt religieux et organiser son refus. C’est un mot d’ordre clair; il est simple, juste et praticable. On peut alors en parallèle étudier les autres abus et privilèges qui découlent du Concrdat et les dénoncer. Même si c’est surtout une question de principe, il est certainement possible d’agir en informant les médias et en organisant une action symbolique peu coûteuse sous la forme d’un refus individuel de cet impôt religieux qui viole les convictions de la grande majorité de Français. Le montant de celui-ci est très précisément calculable.
A la LDH il nous faut être démocratique et constructif. Voici une proposition qui respecte la volonté des Alsaciens et des Mosellans . A ceux d’entre eux qui tiennent absolument à payer les traitements de leurs curés, pasteurs et rabbins, il faut leur permettre de les financer eux-même et eux seuls. Ce serait comme la situation légale en Allemagne actuellement . Plus d’impôt religieux pour les autres, la liberté de conscience de chacun des 64,7 millions de Français sera ainsi intégralement respectée.
Paul BERGER polberger@wanadoo.fr
Aucun commentaire jusqu'à présent.