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pour le RESEAU EDUCATION SANS FRONTIERES
Lettre au Préfet de la région Alsace
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de vous adresser ce message pour vous faire part de mon indignation. J’ai appris que la famille Khamidov vivait des heures sombres, bien au-delà de leur situation déjà meurtrissante. Monsieur Aslan Khamidov a été arrêté, retenu au centre de Geispolsheim et demeure en voie d’expulsion. Cela ne représente-t-il pas pour lui une voie d’extinction?
Les heures sombres que vit la famille Khamidov ne sont pas le fruit de l’indifférence de notre univers, ni de la froideur d’une quelconque loi que l’on nous présente comme inamovible. Les heures sombres que vit la famille Khamidov sont les conséquences des choix dont vous êtes responsables, c’est-à-dire pour lesquels vous devez répondre.
Les documents qui ont été remis aux personnes dont la responsabilité est de décider auraient dû les convaincre du bien fondé de la volonté de la famille Khamidov de vivre en France. C’est bien plus que du confort, c’est plus qu’un besoin, c’est pour eux une nécessité. Il n’est même pas question de pitié ou de faveur, il est question de survie. Certes, ce n’est ni ma vie, ni la vie des décideurs qui est en jeu. Mais c’est la vie quand même, dans tout ce qu’elle a de respectable.
Je vous demande donc instamment de rendre à Aslan Khamidov sa liberté.
Je demande à ceux qui ont décidé de la mise en centre de rétention de M. Khamidov de lui présenter des excuses et de l’inviter à partager un repas de réconciliation, lors duquel il se verra remettre le droit d’asile.
Je considèrerai comme un acte politique majeur l’abandon pur et simple des objectifs chiffrés en matière d’expulsion.
Je demande à toute personne concernée de cesser de participer à la folle recherche du bouc émissaire.
La vie est bien plus intéressante lorsque l’on ne prend pas part à la violence.
Une question me hante encore l’esprit et j’aimerais que nous partagions nos idées à ce sujet: quels sont les intérêts qui nous poussent à obéir à des lois iniques?
Construisons la paix, la solidarité et la liberté, que ce soit avec l’Europe ou par tous les autres moyens.
Si le monde était trop petit, enverrions-nous les “indésirables” dans l’espace?
Certes, mon opinion est personnelle. Elle n’est peut-être pas partagée par la “majorité”. Mais elle est fondée par une longue réflexion, qui débouche sur un seul principe: le respect de la vie. J’ose affirmer que si des personnes ne sont pas d’accord avec ce principe, c’est par simple ignorance.
Permettez-moi de vous saluer avec tout le respect que je dois à des êtres vivants, vous invitant ainsi à faire de même avec vos semblables.
Eric de Putter
Ce message a été envoyé aux destinataires suivants:
raphael.lemehaute@bas-rhin.pref.gouv.fr
pierre.ory@bas-rhin.pref.gouv.fr
infos@bas-rhin.pref.gouv.fr
secretaire-general@bas-rhin.pref.gouv.fr
Copie adressée à:
RESF 67
Cimade
LDH 67
GISTI
France Terre d’Asile
Service diocésain de la pastorale des migrants
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