La maladie sénile de l’Occident

Xynthia effleure l’Alsace“, titrent les Dernières Nouvelles d’Alsace, ce premier lundi de mars,au-dessus de la photographie, en une, de pompiers dégageant un arbre abattu sur deux voitures, rue Goethe, à Strasbourg, image qui renvoie à la catastrophe du parc de Pourtalès (14 morts, dont mon ami Pierre Ancelet) .

“Xynthia”, malgré son nom, n’est, hélas pas, une femme, qui aurait délicatement, fait du bien à une autre prénommée “Alsace” -il y a bien des “Lorraine”- et les DNA ne mettent pas encore, sauf allusive ment, et inconsciemment (?) les amours saphiques à la une!

Il s’agit, vous l’aurez deviné, si vous n’êtes pas totalement coupé du monde, le réel, qui tue, qui nous vient par le filtre médiatique,d’une tempête, un fort coup de vent, un peu épuisé dans les marches de l’Est, qui a sévèrement meurtri l’Ouest du pays.

Bei uns, im Elsass, rien de bien grave, l’arbre déraciné rue Goethe à Strasbourg n’a abimé que de la tôle de bagnole, laissant un peu plus de place pour les vélos et les piétons!).

Cependant, ici, à Strossburi, Cynthia a fait, selon les chiffres toujours fiables… de la police, 70 000 victimes, combien selon les organisateurs?

Ne les cherchez pas dans les décombres,, les cimetières, ni au CHU; peut-être en trouverez-vous quelques unes, un peu plus tard, dans les consultations psy, se plaignant de dépression, non pas atmosphérique, mais de l’âme, si cette” chose” existe encore. Tout bénef pour la Fédépsy!

On pourra incriminer nos élus locaux, Roland Ries, sorti cinq minutes de sa “l’hibernation”, conseillé par son Hermann,comme son nom l’indique… adjoint otanesque, de triste mémoire, lui-même suivant les conseils prudentiels du Préfet Bisch, oui, celui qui expulse à tout va les “retenus” de Geispolsheim, ex président de Météo-France – tout s’explique!- lesquels, victimes consentantes du précautionnisme ambiant, si brillamment illustré, il y a peu, par la représentante de commerce des usines de vaccins, par ailleurs, paraît-il, (ah bon?) ministre de la santé, ont annulé/reporté, la cavalcade de Carnaval à Strasbourg. Le Bouc bleu écrase Strasbourg (comme au foute) 10 à à 0!

C’est ainsi que, sortant du studio de RBS, après une émission sur l’antisionisme juif, on a pu voir, en plein centre ville déserté, errer,l’âme en peine, une petite fille dont le manteau laissait dépasser une jolie robe rouge plissée, et au dessus du col relevé, une frimousse peinturlurée, désormais hors sujet, et même passible d’une contravention ou pire,, selon les nouvelles lois qui exigent que l’on montre son visages, compris les musulmanes!

Le principe de précaution avait frappé! Tous n’étaient pas morts, mais certains étaient ridicules.

Il en va ainsi, depuis, au moins, l’affaire du sang contaminé. Et ça s’aggrave tous les jours, en Occident frileux, à bout de souffle (salut Jean-Luc Godard, Jean Seberg, Belmondo!).

Bien sûr, on les entend déjà, “nos” “responsables”, se justifier.

“Qu’auriez vous dit si la tempête avait été aussi dévastatrice ici à Strasbourg qu’en Charente maritime? Vous auriez crié à l’incurie!

Certes!

Mais ne pourrait-on réfléchir un moment sur ce fameux principe de précaution, qui prive les Alsaciens, déjà moroses, comme les autres Français et étrangers si généreusement reçus chez nous, de panem et circenses autres que la sempiternelle téloche décervelante.

Pour une fois que le “vivre-ensemble” mis à toutes les sauces, les plus gâtées, mêmes, avait une chance minime d’être autre chose qu’un slogan politico-publicitaire et que la couleur allait emplir les rues à la sortie de cet hiver interminable, grand-papa Ries et papa Herrmann, nos protecteurs patentés, malgré nous, pour ne pas dire nos proxénètes, nous gâchent la fête en ce dimanche, un peu venteux, oui, mais ensoleillé.

Et tout ça, avec les meilleures raisons, et les souvenirs dramatiques de Mme Keller, et des familles et amis des victimes de la catastrophe du Château de Pourtalès.

N’empêche, dans quelle société vivons-nous?

On avait cru lire, dans Rousseau, à moins que ce ne fut chez Kant, que l’État ne devait pas être paternel. De nos jours, ça s’est aggravé, il est maternel et même maternisant, comme le lait que Mme Badinter veut absolument faire ingurgiter aux bébés, au lieu du sein nourricier.

Faut-il désormais, comme dans les guerres meurtrières menées par un Occident sur le déclin, sous prétexte d’exporter la démocratie, à coup de bombes et de civils massacrés “par erreur”, ne plus bouger le petit doigt, rester à ne rien faire, dans ses pantoufles (et encore, certaines sont dangereuses avec leur dessicateur chinois qui pèle la peau des pieds) , zéro mort, zéro blessé, partout et pour tous (sauf les victimes des bombes là-bas et les jeunes ou les basanés-blacks, victimes de “bavures” policières ici?

A ceux qui croient que le “principe de précaution” est un concept nouveau, inventé par les assureurs soucieux de rentabilité et leurs zélateurs stipendiés, rappelons que dès l’Antiquité grecque, il était question de la “prudence”, chère à Aristote, parmi d’autres, la phronesis, qui, selon Socrate se substitue utilement chez le tout venant non philosophe à la sagesse recherchée.

Mais les Grecs n’étaient pas aussi stupides que nous. Sans quoi, Ulysse ne se serait embarqué. Il serait resté à coté de Pénélope, qui n ‘aurait connu aucun prétendant Et on n’aurait rien à lire dans l’Iliade et l’Odyssée!