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Les directions syndicales et la démocratie dans les luttes.

Les salariés de Data Mailing se sont mis en grève le matin du 6 septembre afin d’inaugurer à leur façon la Foire européenne.

Sur place, ils ont appris que l’inauguration a été déplacée en fin d’après-midi…

Peut-être pour éviter la colère en direct des salariés, peut-être pour permettre au secrétaire général du Conseil de l’Europe de revenir de la réunion de l’OTAN (!) ; on n’a pas réussi à savoir la vraie raison.

Toujours est-il, qu’ après avoir manifesté jusqu’à midi, y compris en déambulant tranquillement dans une allée de la Foire (avant d’être amenés sur la suggestion de l’UD-CGT à sortir par une porte latérale…), ils-elles ont quitté les lieux sur un simple engagement par téléphone du préfet d’avancer au 9 septembre à 14h30, une réunion déjà programmée le 29 !

Une victoire syndicale? Chère payée.

A 17h, sans les grévistes, les CENT DENTS ont pu pérorer en paix de leur programme anti-ouvrier de libéralisme sauvage!

Mais on les reverra, les résistants de Data Mailing, ici et en Allemagne au siège de Bertelsmann qui fait des profits et délocalise!

A l’exception de quelques rares salariés qui ne participent jamais aux actions, tous les salariés de Data Mailing Bertelsmann étaient en grève ce matin 5 septembre 2014 afin de manifester devant la Foire européenne de Strasbourg qui ouvrait ses portes et devait être officiellement inaugurée à 10h.

Diaporama :

https://www.flickr.com/photos/79179163@N06/sets/72157647244243931/show

Mais une fois rassemblés avec force banderoles et drapeaux, les ouvriers en lutte depuis quatre mois contre une délocalisation à Noyelles-les-Lens, réunis en intersyndicale CFDT-CGT-FO, découvraient que l’inauguration avait été repoussée à l’après-midi à 17H.

Ils sont restés pourtant, d’abord en face de l’entrée où les premiers visiteurs arrivaient, puis ont décidé d’entrer en cortège dans l’enceinte de la Foire, ce qu’ils firent sans problème et en douceur.

Ils parcoururent les allées principales, sans entrer dans aucun hall d’exposition, ce qui n’empêcha pas un patron de les insulter au passage.

Puis, un dirigeant de l’UD-CGT décida, sans consulter les travailleur, qu’ils devaient ressortir. Dommage, car il était l’heure de déjeuner et la Foire ne manque pas d’occasions.

Ils sortirent donc, par un accès secondaire, au lieu de reprendre l’entrée principale, et les agents de sécurité s’empressèrent de fermer la grille derrière eux.

Le rapport de force avait changé après la sortie…

Ils se réinstallèrent sur la place en face de l’entrée.

Entre temps, des forces de police plus nombreuses avaient eu le temps de venir en renfort ; cependant il n’y eu aucune intervention à aucun moment.

Mais des chefs de la police s’étaient aussi déplacés, dont celui du SRTT, et une négociation commença sur place.

Il s’agissait, pour le dirigeant de l’UD- CGT qui avait pris la direction des opérations, à la place de l’intersyndicale de l’usine, d’obtenir un petit quelque chose qui justifiait de quitter les lieux.

Ils voulaient une entrevue avec le préfet en personne, dont il fut dit qu’il n’était pas libre immédiatement. Or une réunion avait été programmée pour le 29 septembre. Après des coups de téléphone des responsables policiers et de l’UD-CGT, le préfet accepta de les recevoir mardi prochain, et il invitait aussi la direction de l’entreprise qui se refuse depuis longtemps à rencontrer sérieusement les salariés. Peut-être les craignent-ils depuis qu’ils ont été séquestrés quelques heures il y a des semaines de cela ?

Après quoi, deux syndicalistes persuadèrent les salariés de quitter les lieux vers midi, bien que l’inauguration avait été déplacée à 17h..

Elle se fit plus tard donc, en toute tranquillité, avec les personnalités économiques, politiques,militaires, religieuses, en présence du ministre algérien du Commerce puisque son pays était invité dans le pavillon international et le secrétaire général du Conseil de l’Europe tout juste revenu du sommet de l’OTAN.

Ainsi les invités de la Foire n’auront pas entendu ni vu les salariés de Data Mailing, dont le sénateur-maire Roland Ries put prononcer en toute impunité le nom…

Mais n’en doutons pas, les délégués de la boite, reçus par le préfet mardi prochain en son Hôtel, seront accompagnés par tous les salariés qui réclament les meilleures conditions de départ puisque, sauf pour deux d’entre eux, cadres, ils refusent tous-tes la délocalisation de leur travail, de leur emploi et de leur famille.

A noter que malgré la courte distance entre la place Marcel Rudloff et le siège de France 3 Alsace, aucune équipe de télé ne se déplaça. Et la journaliste des DNA étant partie après son reportage sur place, seule la Feuille de chou propose des images et vidéos des actions des travailleurs…

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Après l’éviction des “Sans-dents”, le défilé des “Cent dents” (longues)… :

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