La détermination des Palestiniens

le 27.04.15 | 10h00

L’examen de la plainte déposée par l’Etat de Palestine auprès de la Cour pénale internationale (CPI) ne serait plus qu’une simple question de procédure et le monde connaîtra enfin toute l’étendue des crimes israéliens.

Il était temps. Cette question et le conflit du Proche-Orient étaient soumis à une espèce de black-out ou encore dénaturés. Des spécialistes (ou considérés comme tels) n’ont en effet pas hésité à le considérer comme un conflit conventionnel, alors que les Palestiniens luttent pour s’opposer à leur propre disparition en tant que peuple. C’est pourtant l’ancien secrétaire général, Kofi Annan, qui mettait en garde contre une telle dérive qui n’avait manifestement rien d’innocent. Elle était voulue et son usage s’apparentait à un acte de complicité avec Israël.

Et ce n’est pas fini car des Palestiniens continuent à mourir, assassinés par l’armée d’occupation sans que celle-ci soit rappelée à ses obligations, comme le lui ordonnent les conventions internationales relatives à la protection des populations.

Aussi, apprend-on de Palestiniens décidés à entretenir les mémoires, plus de 800 000 d’entre eux ont été emprisonnés depuis 1967. Un bien triste record, mais un signe de vitalité et de détermination chez un peuple qui a refusé la soumission, bien que privé de ses droits, car les tribunaux militaires israéliens restent les seuls «aptes» à juger les Palestiniens des territoires occupés.

Le cri des Palestiniens a été ces dernières années totalement parasité, sinon étouffé par les conflits au Proche-Orient, ou encore par la question du nucléaire iranien. C’est en réalité la dernière trouvaille d’Israël pourtant connue comme disposant d’un important arsenal nucléaire. Les Palestiniens en ont tenu compte et surtout évité de tomber dans ce piège israélien qui consiste à chercher tous les prétextes pour ne pas accéder à leurs revendications.

L’approche est la même depuis le lancement du premier processus de négociation, en novembre 1991 à Madrid, les Palestiniens évitant autant que possible d’endosser un échec évident dont ils ne sont pas responsables.
Peut-être que la donne va changer.

Les Palestiniens ont décidé de briser une sorte de cercle vicieux qui tendait à les mener droit dans le mur et, comme dirait un de leurs dirigeants, permettre à Israël de s’emparer «avec leur signature» de l’ensemble de leurs territoires. Le processus entamé par l’Autorité palestinienne se veut donc global. Il n’est plus question de céder quoi que ce soit, mais d’appliquer les résolutions des Nations unies.

Ce qui devrait satisfaire les défenseurs de la légalité internationale. Et également les défenseurs des droits de l’homme en ayant à l’idée le traitement infligé aux Palestiniens, jusqu’aux plus jeunes d’entre eux, de nombreux enfants ayant été assassinés ou emprisonnés.

Aussi, assurent-ils, «la question des prisonniers est une des priorités». Car «l’emprisonnement en masse peut être considéré comme un crime de guerre, un crime contre l’humanité». C’est bien cela la nouvelle bataille des Palestiniens.

Mohammed Larbi

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