lu cette dépêche dans Le Monde

L’Angolais sans-papiers a été relâché

AFP | 08.04.10 | 23h22

Un sans-papiers angolais a été relâché jeudi soir du Centre de rétention administrative de Bobigny (Seine-Saint-Denis) où il était retenu, a annoncé le Réseau Education Sans Frontières (RESF).

“Je n’y croyais plus”, a dit à l’AFP Guilherme Hauka Azanga, joint par téléphone. Le sans-papiers, qui a été libéré peu avant minuit, a retrouvé sa femme et a été accueilli par une dizaine de militants de RESF.

“Tout le monde s’est battu pour que je sois libéré. Je les remercie du fond du coeur”, a-t-il ajouté.

“C’est une énorme victoire”, a dit à l’AFP Richard Moyon, de RESF, qui a salué le “courage” de ce père de famille.

La préfecture du Rhône avait annoncé un peu plus tôt dans la soirée avoir décidé de “mettre fin” jeudi soir à la “rétention administrative” du sans-papier angolais devant l'”impossibilité matérielle” de procéder à son expulsion, mais ce dernier reste toutefois “en situation irrégulière”.

Ce père de famille de 37 ans, pour lequel élus socialistes et associations se sont massivement mobilisés à Lyon, devait être expulsé jeudi par un vol militaire au départ du Bourget, selon RESF.

Il avait quitté le CRA (Centre de rétention administratif) de Lyon Saint-Exupéry mercredi pour être transféré dans la soirée à Roissy-Charles de Gaulle où le pilote du vol Air France pour Luanda (Angola) a refusé par deux fois d’embarquer M. Hauka Azanga, selon RESF.

Selon la préfecture du Rhône, il se trouverait jeudi soir en escale à Lisbonne (Portugal) où à nouveau son “embarquement” pour Luanda “n’a pu se faire” pour des raisons qui n’étaient pas connues.

“Quand il rentrera en France, il sera libre mais toujours tenu d’exécuter de lui-même une OQTF (ndlr: obligation de quitter le territoire français), ce qui veut dire qu’il est reconductible à tout moment”, a souligné la préfecture.

M. Hauka Azanga est arrivé en France il y a huit ans, laissant en Angola sa première femme et leurs cinq enfants. Ses demandes d’asile ayant été rejetées, il avait été interpellé le 25 mars au domicile qu’il partage avec sa concubine.

Il avait fait l’objet d’une reconduite à la frontière en janvier et purgé deux mois de prison pour refus d’embarquer. Conduit à l’aéroport à sa sortie de prison le 18 mars, il avait été reconduit en France après une escale à Francfort, le pilote ayant refusé de décoller car il était entravé.

Guilherme Hauka Azanga passera la nuit chez des amis en région parisienne, et rentrera à Lyon vendredi, a-t-il dit à l’AFP.