RESEAU EDUCATION SANS FRONTIERES 67

APPEL A SE MOBILISER

Depuis quelques jours, faute de financements, les demandeurs d’asile ne sont plus pris en charge dans le département.

En quelques jours, nous comptons déjà 14 enfants, dont certains très petits, qui sont livrés à la rue avec leurs parents.

Pour l’instant, deux catégories de personnes sont touchées :

– les familles primo-arrivantes qui déposent une demande d’asile ;

– les familles tchétchènes en réadmission vers la Pologne qui étaient hébergées durant la période hivernale.

Aujourd’hui, ils sont 14, fin de semaine, ils seront 20, et dès la semaine prochaine, les enfants se compteront par dizaines.

Pour tenter d’éviter cette catastrophe humanitaire dans notre cité, un rassemblement avec ces familles, avec une demande d’audience à Monsieur le Préfet du Bas-Rhin, aura lieu :

Lundi 26 avril 2010

devant l’Opéra, place Broglie à 18 h

Le père d’une des premières familles mises à la rue témoigne :

«Nous, réfugiés de Russie, avons été contraints de quitter notre pays pour échapper aux persécutions d’un régime de terreur. C’est dans l’espoir de trouver un refuge que nous sommes venus à Strasbourg.

Depuis des mois, croyant que le sentiment d’humanisme et de compassion aura la préséance sur l’insensibilité bureaucratique, nous attendions patiemment la décision de la Préfecture nous autorisant à demander l’asile.

Mais aujourd’hui, les mesures prises à notre encontre tuent en nous toute foi en la justice et l’humanité : outre le fait de nous refuser l’accès à la procédure d’asile, nous sommes désormais obligés de vivre à la rue avec nos enfants.

Il est nécessaire de rajouter que les persécutions que nous avons fuies nous rendent particulièrement fragiles et vulnérables, physiquement et psychiquement. Des certificats médicaux en attestant ont été transmis à la Préfecture qui ne les a pas pris en considération.

Nous appelons l’opinion publique de l’Alsace et de la France à nous soutenir en appelant les pouvoirs à la sagesse.

À Strasbourg, siège la Cour Européenne des Droits de l’Homme, il est si cruel de nous voir dénier la reconnaissance des violations dont sommes victimes et qui nécessitent votre protection.

Si nous souffrons aujourd’hui, c’est parce que nous n’avons pas voulu nous soumettre au mal et faire mal aux autres.

Si le slogan si beau de la France – Liberté, Egalité, Fraternité – est encore vivant, alors nous vous demandons de nous tendre cette main fraternelle »

Soyons nombreux à les soutenir en refusant l’inacceptable !