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Le 19 mars prochain plusieurs familles ayant perdu un des leurs tué par la Police appellent à une marche pour la justice et la dignité, contre le racisme, les violences policières, la hogra et la chasse aux migrant-es. Alors que l’état d’urgence permet d’aller toujours plus loin dans l’encadrement et la légitimation du racisme systémique, les violences et humiliations infligées aux populations racisé-es et dans les quartiers populaires sont quotidiennes : contrôles au faciès, insultes, coups, perquisitions, et assignations à résidence. C’est une véritable guerre de basse intensité qui s’organise, dans le droit héritage des techniques de maintien de l’ordre colonial. Cette guerre que mène l’État français contre une partie de la population est aussi meurtrière : un mort par mois, c’est le nombre moyen de victimes de la police, dans leur très grande majorité racisées.

Or, la plupart des policiers responsables demeurent impunis, et l’assemblée nationale vient même d’adopter un projet de loi « assouplissant » les conditions d’usage de leurs armes, leur garantissant par là un véritable permis de tuer, et les mettant définitivement à l’abri des conséquences de leurs crimes racistes. On voit des familles se battre depuis des années sans que justice ne leur soit rendue : les non lieux tombent du coté des meurtriers en uniforme tandis que la répression s’abat sur celles et ceux qui organisent leur défense, comme ç’a été le cas pour la famille Traoré. Plus récemment encore, les tentatives du gouvernement de minimiser l’agression de Théo à Aulnay Sous Bois, la négation de son caractère raciste comme la répression systématique des manifestations de soutien qui y font suite sont une preuve supplémentaire de la volonté de rendre invisibles ces réalités.

Depuis nos territoires en lutte nous avons choisi de nous organiser pour soutenir et rejoindre la marche. Pour la plupart d’entre « nous »*, nos luttes nous exposent bien à une répression grandissante, que l’état d’urgence vient également faciliter, mais nous risquons bien moins nos vies, et si c’est le cas, ce n’est pas pour ce que nous sommes, mais pour ce que nous faisons. Nous luttons contre ce monde, pour en finir avec les systèmes d’oppressions et cela implique d’abattre le racisme en soutenant l’organisation des premièr-es concerné-es. Non pas pour les aider, mais, pour reprendre les mots de Lilla Watson, militante aborigène, parce que nos libérations sont liées.

Aussi, nous nous rendrons à la marche pour la Justice et la Dignité, et appelons massivement les personnes qui nous soutiennent à en faire autant.

Rendez-vous le 19 mars !

Des habitant-e-s de la Zad et la réunion des habitant-es du 16 février 2017

Des habitant-e-s de Bure

* à l’exception de Rémi Fraisse, dans lequel « nous » pourrions nous retrouver parce qu’il était militant, écologiste et blanc, ce ne sont majoritairement pas « les nôtres » qui sont tués régulièrement : nos luttes sont majoritairement blanches et la lutte contre le racisme y est encore trop minoritaire. Mais ce ne sont pas non plus des espaces totalement blancs, et nous ne voudrions pas rendre invisibles celles et ceux, dans nos luttes, qui souffrent de racisme systémique.

Plus d’infos sur la marche : https://blogs.mediapart.fr/marche19mars/blog/191216/le-19-mars-une-marche-pour-la-justice-et-la-dignite

 

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