MRAP

A Marseille, des Roms ont été expulsés par des riverains de leur campement de fortune, qui a été ensuite incendié.
Même si l’on ne déplore aucun blessé (ce qui reste à confirmer), l’incendie volontaire de ce qui subsistait de ce campement après la fuite dans l’urgence de ses habitants mérite la qualification de criminel

La calomnie, la xénophobie et le racisme ont ainsi franchi à Marseille une nouvelle étape.

Le MRAP s’indigne de pratiques criminelles qui n’ont guère à envier à celles des mouvements fascistes de l’Europe de l’Est (tels que le Jobbik en Hongrie).

Ainsi, la politique de stigmatisation et de harcèlement de ces familles, héritée du gouvernement précédent – et malheureusement poursuivie par le gouvernement actuel, avec de trop timides aménagements – a produit des résultats effrayants,franchissant à Marseille une nouvelle étape.

Le MRAP rappelle avec force que la France est un Etat de Droit où nul ne saurait se faire justice à soi-même. Il s’étonne, par ailleurs, de l’apparente passivité des forces de l’ordre, qui, à en croire « Le Parisien », n’ont procédé à aucune interpellation,« en l’absence d’agression physique », ignorant ainsi l’existence des menaces qui ont provoqué cette fuite. Et, à posteriori, la destruction du bien d’autrui par le fait d’un incendie volontairement provoqué ne constitue-t-elle pas un délit pénal, prévu et puni par l’article 322-5 du Code pénal ? Un fonctionnaire n’est-il pas obligé de dénoncer et de poursuivre, dans l’exercice de ses fonctions, un délit dont il a connaissance ?

En outre, le campement étant occupé depuis très peu de jours, l’existence d’actes délictueux ne semble pas avoir reçu le moindre commencement de preuve.

Le MRAP exige des pouvoirs publics que les coupables soient recherchés et punis rapidement.

Il rappelle solennellement à Monsieur le Président de la République sa demande que le gouvernement mette en place très rapidement des mesures permettant une insertion efficace des familles roms présentes en France, en particulier :

– L’arrêt immédiat des destructions des lieux de vie des Roms
– L’abrogation immédiate des mesures transitoires discriminatoires relatives à l’accès à l’emploi et au travail, applicables aux seuls citoyens Bulgares et Roumains – dont les Roms – parmi les membres de l’Union Européenne.

Paris, 28 septembre 2012.