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Une nouvelle AG s’est tenue au Patio de l’Université de Strasbourg, ce lundi 21 mars, suite aux violences policières du 17 mars. L’essentiel des discussions et décisions des 200 personnes présentes étaient étroitement liées à la répression de la manifestation du 17 mars sur le campus suite à l’appel des féroces de l’ordre par la présidence de l’Unistra.

Personnels, syndicalistes et étudiants ont fait le point sur l’immense responsabilité de la présidence de l’Université dans les violences à l’encontre des étudiants et lycéens faisant au moins 5 blessés dont deux hospitalisés.

Voir notre article : http://la-feuille-de-chou.fr/archives/86407

 

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Les violences policières ont immédiatement été condamnées, notamment par l’Intersyndicale de l’Université de Strasbourg (Lire le communiqué ici) mais aussi par Sud Education (ici) ou encore par les organisations de jeunesse (ici), mais plus encore, c’est le rôle sombre de la présidence de l’Université de Strasbourg, dans la droite ligne des consignes gouvernementales, qui a fait l’objet de toutes les attentions.

Les heures passant, de nombreuses contradictions apparaissent au grand jour dans la communication du président, Alain Beretz, et du directeur général des services, Frédéric Dehan. Le premier déclarant à la presse qu’il a autorisé la police à pénétrer sur le campus, le second niant toute implication de la présidence dans cette décision. C’est cette dernière version qui a été fournie aux syndicats et personnels 4h avant l’AG par F. Dehan appuyé par les vice-présidents Michel Deneken et Hugues Dreyssé. Or, Alain Beretz était absent le 17 mars et d’après ses déclarations à la presse c’est “selon les informations” qu’il recevait de Strasbourg qu’il a évalué la situation et jugé qu’il fallait faire appel aux forces de l’ordre. Et ces informations lui auraient normalement été transmises depuis Strasbourg par le directeur général des services, F. Dehan…

“L’un des deux ment !” commente un responsable syndical qui réclame, comme d’autres, une enquête interne et propose un ensemble de recours possibles.

Dans la foulée, l’AG vote la création d’une commission juridique (legalteam) et d’une commission médicale (medicalteam).

Les blessé-e-s sont encouragés à porter plainte, les témoins sont appelés à apporter leurs témoignages et toutes autres preuves dont ils disposent (vidéos, photos…) à la legalteam.

 

Les principales interventions n’ont pas manqué d’établir la liste des répressions subies dans plusieurs autres villes (Tolbiac, Lyon…) par la jeunesse mobilisée, et de dénoncer la subordination des décisions des présidences d’universités à celle du gouvernement autoritaire en place. Ceux-là même qui devraient être les garants des franchises universitaires ont mis en danger la vie de leurs étudiants et de leurs personnels. Ce ne sont pas seulement des dizaines de jeunes qui ont été frappés ce 17 mars, c’est tout le mouvement social qui a été réprimé par un pouvoir aux abois qui use de l’état d’urgence comme d’une arme incontrôlable.

Lire à ce propos l’article de Pascal Maillard : https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/200316/le-sang-la-colere-et-le-printemps

A Strasbourg, les instructions des forces de l’ordre étaient sans ambiguité car il ne s’est passé que 45 secondes entre leur arrivée en bas des marches de la Fac de droit et les premiers coups de matraques ! Pas le temps pour des sommations, les policiers étaient là pour casser du jeune, nul doute qu’ils avaient été appelés pour ça… Du jamais vu à Strasbourg. Comble de l’ubuesque et de l’ignominie, deux policiers ont porté plainte !

Décidément cette présidence de l’Université de Strasbourg aura été marquée du sceau de la collaboration étroite et zélée avec l’État et par la mise en place des pires directives gouvernementales : modèle ultra-libéral et entrée des sponsors privés à l’Université, vote des budgets austéritaires (voir là), répression lors de la venue de Hollande (voir ici) et de Fioraso (voir ici et ), manque de l’éthique minimale au regard de l’Histoire en invitant l’extrême-droite en la personne du Bruno Gollnich (voir ici, ici et ) et en mettant à mal les valeurs universitaires (voir ici), recrutement de gardiens de sécurité privée et maintenant autorisation de laisser entrer les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents !

Nous apprenons à l’instant que l’Unistra invite le représentant du Medef local en grande pompe, demain, 23 mars… Rien ne les arrête… (mise à jour du 23 mars : la conférence est annulée !!!)

Conscients que seule une intensification de la mobilisation et des solidarités entre tous peut permettre de résister au rouleau compresseur gouvernemental et à ses collaborateurs locaux, une nouvelle manifestation à Strasbourg a été votée à la majorité (sauf par l’UNEF) pour le 24 mars, RDV et départ à 14h place Kléber (départ du cortège étudiant à 13h30 au Patio).
Parcours identique à celle du 17 mars, se terminant par une AG au Palais universitaire.

Mise à jour du 23 mars : le Palais universitaire a été fermé sur ordre de Alain Beretz en prévision du la manif du 24/03 !!

 

Le 22 mars 2016

Nous, personnels de l’Université de Strasbourg, réunis en Assemblée Générale ce mardi 22 mars, apportons tout notre soutien au communiqué intersyndical « La fac nous appartient ! » publié le 19 mars au sujet des violences policières perpétrées sur le campus, sur les marches de la faculté de Droit, qui ont entrainé des blessures et l’hospitalisation de plusieurs manifestant.e.s (voir ci-dessous).

Nous demandons au président de l’Université, Alain Beretz, de s’expliquer auprès de la communauté universitaire dans son ensemble sur les circonstances qui ont conduit à ces brutalités gratuites, que nul ne saurait accepter. Dans la perspective de la continuation du mouvement social et de la grande journée de mobilisation du 31 mars, nous souhaitons qu’un communiqué soit publié en ce sens, au plus tard à l’issue du Conseil d’Administration du 29 mars afin que de tels abus ne se reproduisent jamais.

Les personnels de l’Université de Strasbourg réunis en AG ce mardi 22 mars

 

L’appel de la Coordination Nationale Étudiante du 19/03/2016 à Paris 8 : 
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